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Automobile : la Cour des comptes épingle (encore) le dispositif "erratique" de bonus-malus

Arnaud Marchal
Spécialiste automobile
06 mai 2020 à 11h40
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Cour des Comptes © Cour des Comptes

La Cour des comptes réitère ses conclusions de 2018 pour 2019, il n’y a pas eu de changement dans la gestion du bonus-malus. La seule modification imposée en cours d’année par le gouvernement, suite à la forte demande d’aide à l’achat, a eu un effet néfaste sur le dispositif en faisant baisser fortement le nombre de dossiers traités.

Le nombre de dossiers de demande d’aide à la conversion pour l’achat de véhicule propre en 2019 est passé de 216 000 au premier semestre à 160 000 au second semestre, soit une baisse de plus de 25 % en cours d’année. La baisse du montant de l’aide gouvernementale a freiné la décision d’achat d’une voiture plus vertueuse.

Un bilan mitigé pour les magistrats de la Cour des comptes

Le dispositif de bonus-malus a été créé pour favoriser les véhicules les plus propres et pénaliser les véhicules les plus polluants. Il a été mis en place pour enrayer les émissions polluantes, mais depuis 2015, les résultats sont stagnants, oscillant entre 111,1 g et 111,5 g de CO2/km d’émissions moyennes par véhicule neuf.

Les magistrats de la Cour des comptes ont écrit dans leurs conclusions : « L'évaluation de ces aides reste insuffisante et leur pilotage demeure erratique, alors que leurs objectifs environnementaux sont théoriquement inchangés ».

Ce commentaire fait écho à celui du bilan 2018 : « L'efficacité du dispositif fait l'objet d’interrogations répétées auxquelles il conviendrait de répondre. L’instabilité de ses modalités est vraisemblablement un frein à son efficacité et à l’optimisation de sa gestion ».

Le malus écologique a rapporté près de 500 millions d’euros en 2019

Le bonus écologique pour les véhicules motorisés (y compris les deux-roues électriques) aura coûté 314 millions d’euros, alors que le malus écologique a atteint les 493,1 millions d’euros en 2019. Ce dernier est en baisse de 17,3 % par rapport à 2018. Il découle de cela un excédent de près de 160 millions d’euros pour 2019.

Cependant, cet excédent est à relativiser. Il ne tient pas compte de la prime à la conversion pour l’achat d’un véhicule plus respectueux de l’environnement. Les 376 831 demandes d’aide à la conversion ont nécessité une dépense de 820 millions d’euros en 2019.

Ces primes à la conversion ont surtout été sollicitées pour l’achat de véhicule thermique, seules 6 048 primes ont été versées pour les véhicules électriques soit 1,6 % du total des demandes. Elles ont donc été principalement attribuées aux achats de véhicules répondant à la norme Crit’Air 2 et donc émettant moins de 116 g de CO2/km.

Source : L'Argus

Arnaud Marchal

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Passionné d'automobile depuis toujours et d'informatique depuis l'Amiga 500 jusqu'à nos jours !

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Commentaires (8)

xeno
Moins de 2% pour les électriques…<br /> Trop cher ? ou bien ne peut répondre aux besoins des utilisateurs ?
cpicchio
Peut être les deux…<br /> Je trouve fou la fixette sur les voitures alors que d’autres objets (chaudières Datant des années 70, maisons non isolées, électroménager non réparable et peu durable, …) passent entre les mailles du filet…<br /> Vraie politique écologique ou alors on taxe ce qui peut l’être ?
Bombing_Basta
Bien trop cher… et pas assez de points de recharges pour ceux qui n’ont pas de maison avec garage/terrain.<br /> 99% du temps de l’année, c’est auto/boulot/dodo, et ça même avec 200km d’autonomie on peut le faire (même avec 100 pour la majorité d’entre nous).<br /> Niveau infrastructures, les entreprises (du moins les grandes) devraient être, par exemple, fortement incitées, voir obligées, de proposer des bornes de recharge aux employés.<br /> Les supermarchés et centres commerciaux aussi.<br /> Idem pour les HLM et autres loueurs de logements (mon proprio a par exemple des dizaines d’immeubles avec coure, location de parking et garage, mais pas une borne à l’horizon).<br /> Et que dire des villes, dans mon agglo de 80k habitants, je ne connais que 4 bornes de recharges dans la rue… Et aucune dans la mienne bien sûr.<br /> Bref, pour partir en vacance, la plupart des foyers ont deux voitures alors une thermique pour ces occasions et une électrique pour les trajets courts (et même si les deux travaillent, ça fait toujours une voiture thermique en moins sur deux qui roulent chaque jour).<br /> Et puis avouons-le, c’est aussi faisable avec une électrique de partir en vacance, avec 300km d’autonomie réelle, un arrêt pour recharger, la plupart des français peuvent aller partout en vacance en France (sauf le breton qui veut aller à Nice bien sûr, lui c’est deux arrêts).<br /> Non définitivement c’est le prix qui joue et l’absence de moyens de recharge.
vidarusny
C’est clair qu’il y a une question de fond sur les autonomies et temps de recharge des voitures électriques. Beaucoup ont des charges rapides, mais encore faut-il avoir le chargeur qui va avec. Et en campagne… y a pas… (enfin chez moi y en a une a 6 Km de chez moi… faut pas un usage généralisé )<br /> Alors il faut :<br /> calculer le nombre d kilomètre parcourus dans la semaine la charge réelle sur un prise électrique en dehors des temps de travail, course, activité des enfants etc…<br /> Il faut aussi prendre en compte la différence de capacité entre les mois où il gel et ceux ou il fait chaud…<br /> L’évolution smart grid qui peut aussi vous empêché de charger votre voiture parce que trop de demande…<br /> Alors bien sur que c’est une solution pour certain, mais pour tous ? Tant qu’il ne garantirons pas 500 Km d’autonomie réelle j’ai peur que ce soit compliqué pour une partie de la population.<br /> Alors vous pouvez dire que j’exagère, et vous aurez raison. Mais ça reste et restera la mentalité générale pendant un bon moment. Quand on voit en ces temps de confinement la razia sur le PQ, la farine et bientôt l’essence au moindre effet d’annonce…
dvaid
Et toujours la prime a la consommation, heu conversion qui coute le plus cher.<br /> J ai du mal a croire que le dernier SUV a la mode, pollue moins qu une twingo, surtout en obligeant a la détruire…<br /> De plus faut voir la magouille sur les vieux modèles que les gens achètent en prévision des primes a la casse :<br /> Au final a part réduire la disponibilité de vehicules d occasion pas chers et nous pomper du fric, ca n apporte rien a l’écologie.<br /> Décision purement économique au détriment des moins fortunés.
BraveHeart
La Cour des Comptes?<br /> C’est la même que celle qui avait stigmatisé le stockage des masques ???
Silggins
Il faut voir ce que l’on appelle écologique.<br /> La fabrication des modules de batterie impose des dépenses énergétiques (énergies grises) assez colossales, de sorte qu’une voiture électrique en sortie de chaîne de montage est lestée d’un malus écologique par rapport à une voiture classique (je ne parle même pas de l’extraction des terres rares pour la fabrication des aimants).<br /> Elle ne devient réellement vertueuse qu’au bout d’un certain kilométrage, suivant la manière dont est produit le courant.<br /> Bizarrement, en terme de CO2 émis, c’est en France que la voiture électrique est la plus rapidement « rentable » sur le plan écologique car l’électricité est produite massivement de façon nucléaire qui est un des modes de production électrique les plus économiques en terme de CO2. Si une telle voiture est utilisée en Pologne par exemple (ou près de 90% de l’électricité est produite par des centrales à charbon), elle ne sera donc jamais rentable en terme de CO2.<br /> En revanche, localement, pas de fumée d’échappement. Par contre, il y aura toujours les particules de pneus et de plaquettes de frein.<br /> La voiture « électrique » pour moi la plus prometteuse est la voiture à hydrogène (recharge plus rapide, moins de batterie…) mais il faut régler les problème de sécurité dus aux réservoirs (150 à 300 bars de pression).<br /> La voiture la plus vertueuse en terme de CO2 est celle qui n’est pas encore produite !
Laurent13
Merci cpicchio pour votre rappel. La préservation de Gaïa passe par tout ce que vous rappelez. J’envisageais sérieusement d’acheter un véhicule hybride rechargeable (MITSUBISHI Outlander PHEV), mais au vu de tout se qui se passe (confinement dû au COVID-19 qui va entrainer beaucoup de misère donc des vols de véhicules) je vais garder mon SKODA Break diesel 4 x 4 de 9 ans. Cela fera moins de véhicule détruit.
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