Les propriétaires de véhicules diesel équipés d'AdBlue sont confrontés à une vague de pannes coûteuses. Citroën et Peugeot se retrouvent en tête des marques les plus touchées, avec des factures dépassant parfois les 1 500 euros.
L'additif antipollution AdBlue, obligatoire sur les véhicules diesel depuis 2017, est au cœur d'une polémique qui ne cesse de s'amplifier depuis de longs mois. Plus de 5 000 témoignages ont justement été recueillis par l'UFC Que Choisir, accablants en ce qu'ils révèlent un problème majeur de fiabilité. Les pannes se multiplient, laissant les automobilistes face à des réparations particulièrement onéreuses. Vous allez voir que si personne n'est véritablement épargné, certaines marques sont plus touchées que d'autres en France.
L'AdBlue, un additif cauchemardesque pour les automobilistes
Nous vous en avions déjà parlé en début d'année, l'AdBlue est un liquide composé d'eau purifiée et d'urée de haute pureté, conçu pour réduire les émissions polluantes des moteurs diesel. Ce dispositif antipollution, qui semblait prometteur à son lancement, stocké dans un réservoir spécifique de 10 à 20 litres, permet théoriquement de diminuer jusqu'à 90% les émissions d'oxyde d'azote, en transformant les oxydes d'azote en substances inoffensives.
Une fois injecté à haute température, il se décompose en ammoniac qui neutralise les particules nocives. Mais ce qui devait être une simple maintenance tous les 10 000 km ou 20 000 km en moyenne se transforme en cauchemar pour de nombreux automobilistes, confrontés à des pannes immobilisantes.
Le problème majeur survient lors de la cristallisation de l'additif. Le phénomène se produit notamment sous -11°C ou au-dessus de 30°C, mais également lorsque les gaz d'échappement ne permettent pas à l'AdBlue d'atteindre 190°C. Les conséquences sont immédiates : obstruction du catalyseur et déformation du réservoir, oups !
Et les symptômes sont sans appel : le voyant moteur s'allume, un message « défaut antipollution » apparaît, et dans les cas les plus graves, le véhicule refuse tout simplement de démarrer. Une situation particulièrement anxiogène pour les conducteurs.
Les marques du géant Stellantis particulièrement concernées
L'enquête menée par l'UFC Que Choisir, complétée par celle de La Voix du Nord, révèle une surreprésentation des marques du groupe Stellantis. Citroën et Peugeot arrivent en tête des constructeurs les plus touchés, avec les modèles 3008 et 308, qui concentrent un nombre important de plaintes. Suivent les Citroën C3, Peugeot 208 et Citroën C4 Picasso.
Les autres constructeurs ne sont pas épargnés. Mercedes, Audi et Renault font également partie des marques citées dans les témoignages. La liste, non exhaustive, laisse en tout cas présager que le problème pourrait s'étendre avec le vieillissement du parc automobile.
Face à cette situation, certains automobilistes se tournent vers des solutions illégales, comme la désactivation du système AdBlue, que certains professionnels proposent, à vos risques et périls. On le rappelle : cette manipulation peut être détectée lors du contrôle technique.
Il existe des solutions coûteuses mais nécessaires
La facture moyenne des réparations s'élève à 1 500 euros, parfois 2 000 euros. Elle peut même atteindre plusieurs milliers d'euros dans certains cas. Stellantis affirme prendre en charge l'intégralité des frais pendant la période de garantie, mais de nombreux témoignages contredisent cette position.
Alors, pour obtenir un remboursement, on ne peut que vous conseiller de vous rapprocher des associations de consommateurs. L'UFC Que Choisir, qui a traité des milliers de plaintes, accompagne les victimes dans leurs démarches auprès des constructeurs.
Une solution préventive existe néanmoins : l'utilisation d'un produit anticristallisant lors du remplissage de l'AdBlue. Les constructeurs recommandent cette pratique pour limiter les risques de panne, même si son efficacité reste encore à prouver sur le long terme.
Sources : UFC-Que Choisir, Clubic, La Voix du Nord