À Paris, le diesel est banni de nombreuses stations-service, et c'est un immense casse-tête

Depuis le 1^er octobre, certaines stations-service de Paris ne peuvent plus vendre de diesel. Cette décision, liée à la politique anti-pollution de la maire Anne Hidalgo, provoque de vives réactions chez les conducteurs.

Quatre grandes stations-service de Paris, toutes gérées par TotalEnergies, ont déjà cessé de vendre du diesel depuis le début du mois. La mesure, prévue depuis longtemps dans les contrats de concession, vise à réduire la pollution de l'air dans la capitale. L'interdiction, qui était programmée pour juin 2024, a finalement été repoussée à octobre, en prévision des Jeux olympiques de Paris. Et nous y sommes. Pour beaucoup d'automobilistes et de professionnels utilisant encore des véhicules au gazole, cette décision ne crée que du mécontentement.

Une interdiction du diesel incluse dans le plan anti-pollution de Paris

Les professionnels, citons les chauffeurs de livraison, les services publics ou les artisans, sont les plus touchés par cette interdiction. Les voilà contraints de trouver des alternatives en banlieue, beaucoup d'entre eux évoquant des files d’attente interminables dans les stations limitrophes comme celle d’Arcueil, qui voit un afflux massif de véhicules diesel. Selon les estimations, environ 750 000 pleins de gazole par an pourraient être impactés par cette mesure dans la capitale, rappelle Caradisiac.

Cette interdiction du gazole s’inscrit dans un plan plus large de la ville de Paris, qui ambitionne d'écarter totalement les véhicules polluants de ses murs. La récente réduction de la vitesse à 50 km/h sur le boulevard périphérique fait partie du package. À terme, d'ici à 2030 plus particulièrement, les véhicules diesel classés Crit'Air 2 devraient être complètement interdits dans Paris, une échéance jusque-là repoussée plusieurs fois.

La fin partielle du diesel à Paris ne s’arrête justement pas aux portes de la capitale. Valérie Pécresse, la présidente de la région Île-de-France, soutient la démarche de sa collègue Anne Hidalgo. Elle envisage de mettre en place des restrictions similaires dans l'ensemble du Grand Paris. À l'échelle de la métropole, l'objectif est clair : réduire progressivement l'usage des véhicules polluants pour améliorer la qualité de l'air.

TotalEnergies sans solution

TotalEnergies, l'opérateur des fameuses stations parisiennes, se retrouve en première ligne. Bien qu'au courant de cette interdiction via les contrats de concession signés avec la ville, le groupe souligne les difficultés que cela engendre pour ses stations situées en périphérie de Paris.

Ces dernières doivent faire face à un afflux important de nouveaux clients venant chercher du diesel, tandis que les stations intra-muros concernées par cette interdiction, comme celles de la Porte d'Orléans et de Clignancourt, adaptent leurs services. Dit plus vulgairement, c'est un peu le bordel.

Ce que l'on sait, c'est que les concessions contenaient une clause stipulant la fin de la vente de gazole, rendant le changement inévitable. Ce respect des engagements contractuels empêche aujourd'hui tout recours de la part du géant pétrolier.

Les automobilistes doivent prendre de nouvelles habitudes

Pour les conducteurs diesel qui circulent encore dans Paris, l’option reste de faire le plein avant d'entrer dans la capitale. La situation complique la vie des automobilistes, qui doivent également se conformer aux nouvelles limitations de vitesse imposées sur les routes parisiennes.

Sans oublier que les conducteurs doivent se préparer à une hausse des prix dans certaines stations périphériques, qui profiteront de la demande accrue. Pour y voir plus clair, n'oubliez pas qu'il existe de nombreuses applications qui aident à identifier les stations qui disposent de votre carburant à proximité de votre position, avec les tarifs proposés. C'est toujours bien utile.

Source : Caradisiac