Avec un taux de participation de seulement 5,7 % les Parisiens ont voté majoritairement pour une taxe controversée sur le stationnement des SUV, suscitant un débat animé sur l'équité et l'efficacité environnementale de cette mesure.
Le dimanche 4 février 2024, les Parisiens ont voté en faveur de l'introduction d'une taxe de stationnement ciblant spécifiquement certaines catégories de véhicules, notamment les SUV. Avec 54,55 % des voix exprimées en soutien à cette proposition portée par Anne Hidalgo, la décision est loin de faire l'unanimité, surtout compte tenu du faible taux de participation au scrutin. En effet, seulement 5,7 % des électeurs inscrits ont fait le déplacement.
Les 6e, 7e, 8e, 15e, 16e et 17e arrondissements ont voté contre, alors que les 10e, 11e, 19e et 20e ont massivement voté en faveur de cette taxe supplémentaire.
Une taxation qui fait débat
Prévue pour être mise en œuvre dès le mois de mai, cette taxe pourrait tripler le tarif horaire de stationnement pour les non-résidents de Paris, tandis que les résidents ne seraient autorisés qu'à un seul véhicule « résidentiel » par foyer fiscal. Les véhicules ciblés par cette mesure, y compris les SUV, devront peser au moins 1,6 tonne pour les modèles thermiques et hybrides, et 2 tonnes pour les électriques, avec des frais de stationnement pouvant atteindre 18 € de l'heure, et jusqu'à 225 € pour six heures.
Les familles se sentent pénalisées
La réaction des familles interrogées dans la matinale de France Info ce matin à l'annonce de cette mesure est particulièrement critique. Certaines, notamment celles ayant investi dans des véhicules conformes aux Zones à Faibles Émissions (ZFE) et classés Crit’Air 1, sont particulièrement remontées. Elles se sentent injustement pénalisées par cette taxe supplémentaire, soulevant la question de la pertinence de cibler les SUV électriques, moins polluants, au lieu de s'attaquer aux véhicules diesel et d'autres plus légers, mais plus polluants.
En outre, la question de pénaliser les banlieusards qui souhaitent venir en famille dans la capitale suscite aussi de nombreuses interrogations face à une mairie qui se dit pourtant de gauche.
Une mesure politicienne contestée
La Mairie de Paris est accusée de ne pas avoir fourni d'étude d'impact ni de rapport démontrant que les SUV polluent davantage. L'un des adjoints de David Belliard, lui même conseiller à la Mairie a tenté de justifier sur BFMTV la pertinence de la mesure en affirmant qu'il suffisait de « descendre dans la rue pour se rendre compte que les SUV sont encombrants ». Une réponse qui semble éluder le cœur du problème. De la même façon, lors d'une interview, entre David Belliard et le Délégué général, Pierre Chasseray, de l'association 40 millions d'automobilistes, l'adjoint au Maire s'est révélé incapable de définir précisément ce qu'est un SUV.
D'ailleurs la mise en œuvre d'un système d'amendes qui permettrait de pénaliser les voitures de plus de 1,6 tonne pour les thermiques et hybrides rechargeables et 2 tonnes pour les électriques semblent être un vrai casse-tête.
Aussi, il est reproché à la Marie de Paris de ne pas comprendre que l'augmentation du poids des véhicules aujourd'hui est due à l'accroissement des éléments de confort et de sécurité nécessaires à l'obtention des étoiles aux crash-tests Euro-NCAP.
Cette décision de taxer le stationnement des SUV à Paris soulève de nombreuses questions sur l'équilibre entre les objectifs environnementaux et les besoins des citadins. En particulier, ceux qui n'ont pas d'autre choix que de circuler à Paris en voiture et qui n'ont pas nécessairement plusieurs véhicules dans le foyer. La question d'appliquer des politiques de mobilité urbaine équitable reste entière.