Des véhicules blindés d'IA sillonnent les routes pour détecter… les nids-de-poule

Des voitures bardées de capteurs et d'intelligence artificielle parcourent les routes françaises pour traquer les nids-de-poule. Cette initiative, menée par l'entreprise néerlandaise Cyclomedia, est censée améliorer l'entretien des chaussées. Plusieurs villes d'Île-de-France ont déjà adopté cette technologie pour optimiser la gestion de leur voirie.

Fini le temps où les agents municipaux notaient sur des Post-its les endroits à réparer sur la chaussée. Une flotte de véhicules high-tech sillonne désormais les routes françaises, équipée comme des voitures de James Bond. Leur mission, puisqu'ils l'ont acceptée, est de traquer les moindres imperfections du bitume.

Ces bolides nouvelle génération ne passent pas inaperçus avec leur attirail futuriste : caméras à 360°, lasers LiDAR et capteurs en tout genre. L'entreprise néerlandaise Cyclomedia est aux manettes de cette opération d'envergure qui révolutionne la gestion de la voirie.

Treize villes de l'intercommunalité Paris-Est - Marne et Bois ont sauté le pas. Elles misent sur cette technologie pour dire adieu aux nids-de-poule qui empoisonnent la vie des automobilistes. Cette approche high-tech promet de transformer radicalement l'entretien des routes, un enjeu majeur quand on sait que 20 % du réseau routier français est en mauvais état, d'après le site Vibration.

Une armada technologique au service de la chasse aux nids-de-poule

Les 82 véhicules Cyclomedia déployés en Île-de-France ne font pas dans la dentelle. Chaque voiture est un véritable concentré de technologie. Cinq caméras scrutent la route sous tous les angles, pendant que des lasers LiDAR cartographient l'environnement en 3D. Le tout est couplé à des données géospatiales fournies par satellite.

Cette débauche de moyens a un but précis : créer un jumeau numérique ultra-détaillé de chaque portion de route. L'intelligence artificielle entre alors en scène. Elle analyse ce modèle virtuel et repère automatiquement la moindre fissure ou déformation. Rien n'échappe à son œil électronique, pas même les imperfections de moins de 10 cm.

Le système va plus loin en classifiant les dégradations selon leur gravité. Chaque tronçon reçoit une note sur 10, permettant aux services techniques de prioriser leurs interventions. Finis les signalements hasardeux des riverains, place à une gestion proactive et chirurgicale de l'entretien routier.

Cette approche high-tech n'est pas réservée aux grandes métropoles. Des villes comme Tours ou Toulon l'ont aussi adoptée. En seulement deux mois, elles obtiennent un diagnostic complet de leur réseau routier. Un gain de temps considérable par rapport aux méthodes traditionnelles.

Une révolution dans la gestion des infrastructures routières

L'arrivée de ces voitures intelligentes bouleverse les pratiques des collectivités territoriales. Exit les longues inspections visuelles, chronophages et peu précises. Les gestionnaires de voirie peuvent désormais planifier leurs interventions depuis leur bureau, en quelques clics.

Cette technologie tombe à point nommé. La décentralisation du réseau routier national laisse de nombreuses collectivités démunies face à l'ampleur de la tâche. Souvent en manque de moyens humains et financiers, elles peinent à assurer un suivi efficace de leurs routes. L'intelligence artificielle apporte une solution concrète à ce casse-tête.

Les bénéfices sont multiples. Les interventions sont plus rapides et mieux ciblées, ce qui se traduit par des économies substantielles. Réparer une route au bon moment coûte sept fois moins cher qu'une réfection tardive. La sécurité des usagers s'en trouve également améliorée, qu'ils soient automobilistes, motards ou cyclistes. Si l'observation sur le terrain reste la meilleure solution de conduire sereinement, malgré les aides apportées par la technologie, comme les dernières fonctionnalités de Waze, il n'en reste pas moins qu'en matière de sécurité routière, on n'est jamais trop aidé.

Cette approche high-tech ne fait pas que des heureux. Certains craignent une déshumanisation de la gestion urbaine. D'autres s'inquiètent de la collecte massive de données visuelles sur l'espace public. Les collectivités devront trouver le juste équilibre entre efficacité et respect de la vie privée. Malgré ces défis, l'ère des routes intelligentes semble bel et bien lancée et signe peut-être, enfin, la publicité invasive d'un réparateur de pare-brise qui fait des nids-de-poule son principal fonds de commerce. Voilà, maintenant, vous avez le slogan dans la tête jusqu'à la rentrée.

Source : Mac4ever