Dans une nouvelle enquête du site GamesIndustry, plusieurs employés, anciens de l'entreprise ou y travaillant actuellement, affirment que des faits de harcèlement, de sexisme ou de racisme se dérouleraient ou auraient eu lieu au sein des équipes de l'entreprise, sans qu'aucune mesure n'ait été prise.
GamesIndustry appuie son article sur 16 témoignages. Les plus anciens datent des débuts de la plateforme, quand celle-ci se nommaient Justin.tv et qu'elle n'avait pas été rachetée par Amazon. Twitch a répondu aux
questions du site.
Un environnement toxique pour les femmes
En juin dernier, plusieurs affaires impliquant des cas de harcèlement
par des streamers de Twitch, plus ou moins connus, ont émergé en
ligne. Après le hashtag #TwitchBlackout, la plateforme d'Amazon avait décidé de durcir le ton face au harcèlement en ligne, voulant faire de Twitch « l'endroit le plus sûr pour créer sur Internet ».
C'est à ce moment-là que débute l'enquête de GamesIndustry. Le site
d'infos sur le jeu vidéo affirme qu'une ancienne employée a voulu leur faire entendre son témoignage. « À plusieurs reprises, Twitch a dissimulé sous le tapis des cas de harcèlement et d'abus : sexuels, verbaux, physiques, et de racisme. Pas seulement les miens. Cela avait lieu dans les bureaux. À des événements. Lors de réunions et derrière des portes fermées. C'était rampant et inévitable » affirme-t-elle, parlant sous couvert d'anonymat.
GamesIndustry affirme avoir depuis discuté avec seize personnes ayant été salariées de l'entreprise durant diverses périodes « couvrant l'ensemble de l'histoire de l'entreprise ». « Quelques-unes » de ces personnes affirment n'avoir jamais été témoins de tels faits, mais « la majorité » confirme ce type de pratiques, écrit le site américain.
L'essentiel des témoignages rapportent du sexisme, de la misogynie
et des comportements déplacés envers les femmes. GamesIndustry reconnaît avoir « entendu moins de récits concernant le racisme ». Le site relève toutefois des témoignages sur une culture « blanche » ou sur le « combat » qu'ont dû mener certains employés pour faire du « n-word » un mot banni du site.
La réponse de Twitch
L'enquête publiée par GamesIndustry, longue et touffue, ne donne pas de dates précises concernant les périodes de temps où les personnes
interrogées ont travaillé au sein de Twitch. La majorité semble s'être déroulée entre 2011 et le rachat par Amazon, en 2014.
Le site revient toutefois sur des événements plus récents, comme le
témoignage d'Olivia Grace, ancienne directrice produit du site. Celle-ci écrivait sur Twitter, en pleine tempête #TwitchBlackout, qu'elle avait dû lutter pour faire supprimer l'émoji raton laveur du tchat, utilisé pour harceler les streamers Noirs.
En réponse, un porte-parole de Twitch a écrit au site : « Nous prenons les allégations de cette nature extrêmement au sérieux, qu'elles soient issues de notre service ou à l'intérieur de l'entreprise, et travaillons fermement pour y remédier de manière appropriée. (…) La plupart de ces allégations sont vieilles de plusieurs années et nous avons pris de nombreuses mesures pour mieux protéger et supporter nos employés et notre communauté, et nous continuerons à investir temps et effort sur ce sujet. »
Source : GamesIndustry