© Twitch
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Alors que son site de diffusion en direct est plus visité que jamais depuis un an, Twitch prend enfin des mesures très attendues par sa communauté pour lutter contre les discriminations en ligne et le cyberharcèlement.

Le service appartenant à Amazon a mis à jour sa « Politique relative aux comportements en dehors de nos services », laquelle est maintenant plus à même de produire des effets concrets en matière de modération.

Les réseaux sociaux désormais passés au peigne fin

Twitch est régulièrement pointée du doigt pour son « laxisme » en matière de modération. Malgré la possibilité offerte aux utilisatrices et utilisateurs de signaler des personnes au comportement toxique, la politique de modération actuelle n’inclut pas ce qui peut se passer sur d’autres réseaux sociaux, où la plupart des créateurs et créatrices de contenu sont aussi actifs.

Ou devrions-nous écrire « n’incluait pas ». Mise à jour cette nuit, cette politique stipule : « Afin d’atténuer [les comportements toxiques et abusifs], nous prenons désormais en compte les éléments s’étant produits en dehors de nos services qui nous ont été signalés lorsque nous analysons les infractions à nos politiques ayant eu lieu sur Twitch. Si nous sommes en mesure de vérifier l’exactitude des signalements portant sur des éléments survenus en dehors de nos services et ayant un rapport avec un incident survenu sur Twitch, nous nous servirons de ces éléments pour renseigner notre processus de décision. »

En d’autres termes, les personnes utilisant Twitch peuvent désormais signaler un comportement abusif même si celui-ci ne s’est pas produit sur le site. Ils ou elles devront bien entendu fournir des preuves de leurs accusations, comme des liens directs menant aux messages problématiques. Les captures d’écran, facilement modifiables, ne sont généralement pas prises en compte par l’équipe d’enquête externe à laquelle incombe ce genre d’affaires.

Persona non grata

Mais que risquent au juste les contrevenants ? Twitch prévoit plusieurs cas de figure. Le plus simple est bien entendu celui où un utilisateur Twitch harcèle un créateur ou une créatrice sur sa chaîne, et poursuit ses agissements sur d’autres réseaux sociaux. Ici, le lien n’est pas difficile à faire, et la personne est bannie de Twitch, avec l’impossibilité de créer un nouveau compte.

Une autre possibilité est celle où les vidéastes sont harcelés par certaines personnes en dehors de Twitch, et veulent s’assurer qu’ils ne viendront pas poser problème en live sur leur chaîne. Si les conclusions de l’enquête menée par l’équipe juridique engagée par Twitch sont favorables, on comprend que l’IP de la personne malveillante peut-être ajoutée sur liste noire. Conséquence ? Même si la personne n’a pas de compte Twitch, elle ne pourra jamais en créer… à moins d’utiliser un VPN, bien entendu.

Toujours est-il que cette nouvelle pierre à l’édifice devrait contribuer à faire de Twitch un espace plus sain, où l’impunité n’est plus la règle d’or. Ces nouvelles mesures arrivent quelques mois à peine après d’autres qui durcissent le ton quant aux cas de harcèlement sexuel et de promotion d’opinions haineuses sous couvert « d’humour ».

Source : Twitch