© Wit Studio
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Des phases d'action dignes d'Attack on Titan, une animation pleine de couleurs et de l'émotion façon Your Name : Bubble promettait beaucoup. Maintenant que le film est disponible sur Netflix, voyons si le résultat est là.

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Bubble : des volontés qui se télescopent

Dans un Tokyo soumis à un étrange phénomène à base de bulles venues de nulle part, un garçon solitaire et une fille étrange sont poussés l'un vers l'autre...

Autant le dire d'emblée : nous avons été légèrement déçus par Bubble. Peut-être que nous en attendions trop. Mais ce n'est pas vraiment notre faute. Entre la volonté claire du long-métrage d'animation de surfer sur la vague de l'incroyable Your Name de 2016, son solide studio d'animation (qui a déjà travaillé avec Netflix sur Great Pretender), son compositeur difficile à prendre en défaut ou encore son réalisateur chevronné, tous derrière Attack on Titan notamment, il y avait de quoi s'enthousiasmer sur le papier.

Qu'il soit dit d'ailleurs tout de suite que la proposition de Netflix et de Wit Studio n'est pas foncièrement mauvaise. Le film a bien des qualités, mais nous espérions simplement être davantage transportés que nous ne l'avons été. Une sortie au cinéma aurait pu aider, néanmoins les soucis de Bubble sont plus profonds que son simple format de diffusion.

© Wit Studio
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Ce qui frappe d'entrée de jeu, c'est l'installation poussive de son univers. Là où un format série par exemple aurait permis d'expliquer la situation étrange de Tokyo de manière organique, le film lui n'a pas le choix de faire cela de façon expédiée avec un narrateur qui s'adresse implicitement au spectateur.

L'arrivée étrange des bulles, l'abandon de la ville et surtout la naissance de la compétition de parkour qui en découle… tout est un peu trop vite expliqué. Un spectateur qui n'arrivera pas à se laisser porter sans se poser de questions pourrait ainsi rester au bord de la route. Même chose pour les personnages.

Un film qui va trop Wit

Une fois encore un format plus long aurait aidé à s'accrocher davantage à eux en leur donnant plus d'épaisseur et des motivations plus claires. Là, les personnages secondaires sont presque tous anecdotiques, voire superficiels, en dehors de quelques gimmicks, et même nos héros principaux ne fonctionnent pas parfaitement.

« peut-être passerez-vous un moment féérique devant cette réinterprétation d'un conte intemporel »

Certes la mystérieuse Uta, à laquelle est liée une réinterprétation moderne centrale du conte de La Petite Sirène, est touchante et mignonne comme tout, et voir le taiseux et individuel Hibiki sortir de sa carapace ne peut laisser indifférent. Mais tout semble aller trop vite. Une relation d'amitié ou frère/sœur plutôt qu'une relation amoureuse aurait peut-être mieux fonctionné dans ce contexte de long-métrage.

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Tout le long du film, on a sincèrement envie de se laisser emporter et émouvoir par l'histoire racontée ; aussi bien par les problèmes des personnages que par les éléments davantage liés au conte qui nagent dans le fond du récit. Si certains films mêlant romance et science-fiction inspirés de Makoto Shinkai (Your Name et dans une moindre mesure Weathering with You) y parviennent, Bubble lui cale un peu trop souvent et frôle parfois l'insipide. Même chose pour l'action.

Depuis leurs débuts sur Attack on Titan et bien d'autres animes à succès, le réalisateur Tetsurô Araki et Wit Studio maîtrisent sans surprise les scènes de parkour qui ponctuent l'intrigue. La caméra virevolte derrière les personnages et le tout est extrêmement dynamique. Mais il manque un certain enjeu pour rendre le tout véritablement épique et emporter le spectateur. Tout cela s'arrange heureusement un peu vers la fin, qui rappelle d'ailleurs de loin le jeu vidéo Haven.

Tokyo Bulle

Il faut dire que le compositeur Hiroyuki Sawano, dont le nom apparait dans notre palmarès des meilleures bandes originales de séries TV, sait y faire pour accompagner le tout musicalement, même s'il ne s'agit pas ici de son travail le plus mémorable. L'aspect chant, pourtant central dans un mythe autour des sirènes, aurait également mérité une dimension plus importante qu'une simple chanson en boucle. Impossible cependant de ne pas parler du solide travail visuel effectué sur Bubble.

Les décors de ce Tokyo englouti sont sublimes, le travail sur la lumière et les bulles est difficile à attaquer, et on reprochera simplement à Wit Studio d'avoir voulu en faire un peu trop sur certains plans de visages. À trop vouloir faire quelque chose de beau, par moments on dirait que des visages ont été passés à travers un filtre de beauté sur smartphone, résultant en quelque chose de trop lisse, trop brillant, trop factice.

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Il n'empêche que malgré les nombreuses critiques de ce papier, Bubble a du mérite et le regarder ne vous fera pas perdre votre temps. Malheureusement pour lui, d'autres films sont passés avant et font mieux que lui pour générer des émotions (avons-nous évoqué Your Name ?) ou souffler par son action et sa musique (Promare, par exemple).

Cependant, si vous regardez Bubble sans ces références ou que vous n'êtes pas aussi exigeants que nous, peut-être passerez-vous un moment féérique devant cette réinterprétation d'un conte intemporel. Le cas échéant nous en sommes ravis pour vous, et espérons que vous ne nous passerez pas un savon.

Bubble est disponible sur Netflix depuis le 28 avril.

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