L'équipage (et les 4 touristes) du vol VSS Unity de juillet dernier © Virgin Galactic
L'équipage (et les 4 touristes) du vol VSS Unity de juillet dernier © Virgin Galactic

Sa flotte clouée au sol pour des réparations et améliorations, les paraboles de son avion fusée repoussées à fin 2022, ses dizaines de millions de pertes trimestrielles… Les aventures de Virgin Galactic ne découragent pourtant pas les futurs touristes spatiaux, dont 100 qui ont franchi le pas cet été !

Néanmoins, c'est le concurrent Blue Origin qui a un boulevard.

Pas d'avion, pas de paraboles

Pas de vol avant juillet prochain. L'agenda aérien de Virgin Galactic a l'avantage d'être simple pour le prochain semestre : l'avion porteur VMS Eve, qui emmène l'avion fusée de l'entreprise à 15 kilomètres d'altitude avant de le larguer pour sa parabole, subit actuellement une grande campagne de réfections et d'améliorations.

Le système d'accroche centrale et de largage est entièrement revu, et plusieurs pièces vont être remplacées par des systèmes plus robustes. Pour pouvoir emmener de nombreux touristes, il faudra que les avions fusées de Virgin volent souvent, et donc que leur porteur soit le plus disponible possible. Cela dit, cela implique une remontée en puissance à partir de la mi-2022, qui sera très progressive. La reprise des vols du VMS Eve sera suivie par un transport depuis le site de production à l'aéroport de Mojave (Californie) vers le fameux « astroport » SpacePort America, au Nouveau-Mexique, pour transférer le deuxième avion fusée, le VSS Imagine.

Il faudra (encore) attendre pour revoir le duo dans le ciel du Nouveau-Mexique © Virgin Galactic
Il faudra (encore) attendre pour revoir le duo dans le ciel du Nouveau-Mexique © Virgin Galactic

Pas de paraboles, pas de pierres

Les essais du VSS Imagine ne l'amèneront pas à tenter des vols suborbitaux à plus de 80 kilomètres d'altitude avant 2023, mais l'avion fusée actuel, le VSS Unity, devrait pour sa part mener une à deux campagnes avant fin 2022… Avec en ligne de mire les premiers passagers payants pour des vols « réguliers » en 2023.

Bref, peu de revenus l'année prochaine, alors que les travaux engagés sont de plus en plus ambitieux. Depuis 2019, Virgin Galactic continue de « consommer » plus de 270 millions de dollars par an, et l'addition (ou plutôt la soustraction) se poursuit avec les chiffres du dernier trimestre qui ont été communiqués ce lundi : 53 millions supplémentaires. Toutefois grâce à ses levées de fonds, ses ventes d'actions et ses ventes de tickets, Virgin Galactic annonce toujours disposer de pratiquement un milliard de dollars de fonds disponibles.

Virgin a aussi commencé les travaux de design préliminaires pour sa prochaine génération d'avions fusées hypersoniques... © Virgin Galactic

Pas de pierres, pas de palais…

Le cours en Bourse n'a pas spécialement évolué ces dernières semaines, et les pertes révélées il y a quelques jours ont été compensées par une bonne nouvelle. En effet, Virgin Galactic a vendu cet été 100 tickets supplémentaires pour de riches touristes qui voudront un jour réaliser une parabole dans l'un de ses avions fusées !

À 450 000 dollars l'unité (les prix ont augmenté depuis 2008, malgré l'absence de vols), cela représente une manne pour l'entreprise, dopée par la communication autour de l'aller-retour de Richard Branson le 11 juillet dernier. En tout, Virgin Galactic a donc environ 700 personnes à emmener jusqu'à 80 kilomètres d'altitude, soit entre 120 et 175 vols à assurer. Ce qui est à la fois ambitieux quand la campagne d'essai n'a pas permis plus de deux paraboles du genre en un an, et insuffisant pour assurer l'équilibre financier avec les dépenses actuelles…

Pendant ce temps-là, Blue Origin, qui a déjà réussi deux vols avec des touristes spatiaux en juillet et octobre, prépare ses clients pour un nouveau décollage en décembre. Il est probable que la firme de Jeff Bezos mette le pied sur l'accélérateur l'an prochain. Pour l'instant, Virgin Galactic ne peut pas suivre.

Source : SpaceNews