Alors que les enchères pour l’attribution des fréquences 5G viennent de s'achever, les opérateurs télécoms pourraient commencer à proposer des offres avec un débit différent.
Alain Bézot reproche au régulateur français des télécoms d'être laxiste sur les cartes de couverture de la 5G. Selon lui, ces dernières devraient permettre de comparer les offres des différents opérateurs en selon le débit offert.
La 5G : un problème de fréquences au débit différent
Le débat sur la 5G continue d’attiser les esprits. Mi-septembre, Emmanuel Macron fustigeait les opposants à l’arrivée de cette technologie, en les accusant de vouloir revenir au « modèle Amish » et à la « lampe à huile ». « La France est le pays des Lumières, c'est le pays de l'innovation, » affirmait alors le président de la République. « On va tordre le cou à toutes les fausses idées. Oui, la France va prendre le tournant de la 5G parce que c'est le tournant de l'innovation ».
Aujourd’hui, c’est au tour du président de l’association de consommateurs UFC Que Choisir d’interpeller l’ARCEP à propos de la couverture 5G en France. Selon lui, les consommateurs risquent d’être déçus lorsque le réseau sera commercialisé en décembre prochain. Et pour cause : les fréquences attribuées aux opérateurs ne proposeront pas toutes le même débit.
« L’un des plus gros problèmes de la 5G […] est qu’elle est basée sur l’exploitation de deux fréquences proposant des débits très éloignés », argumente Alain Bézot. « Pour la fréquence 700 MHz, certains opérateurs ne peuvent proposer qu’un débit théorique maximal de l’ordre de 30 Mbit/s, quand avec la fréquence 3,5 GHz – dont les enchères viennent de s’achever – ces débits théoriques maximaux peuvent être aux alentours de 1 Gbit/s, soit 30 fois plus ».
Le risque pour les consommateurs serait donc de souscrire à des offres 5G qui n’ont pas toutes le même niveau de débit… « D’autant que l’une d’entre elles proposera des débits parfois très sensiblement inférieurs à ceux de la 4G », souligne le président d’UFC Que Choisir.
La Corée du Sud en partie déçue par la 5G
L’appel d’Alain Bézot s’appuie sur les premiers retours d’expérience à l’étranger. En Corée du Sud, premier pays à avoir adopté la 5G, des consommateurs seraient en effet déçus par la vitesse du nouveau réseau, préférant revenir à des offres 4G.
Pour éviter le même écueil en France, le président d’UFC Que Choisir appelle l’ARCEP à prendre des mesures « imposant aux opérateurs la transparence sur les cartes de couverture, sur la base d’un même cahier des charges permettant la comparaison ». Alain Bézot conclut en avertissant : « si une confusion entretenue par les cartes de couverture 5G devait causer une déception chez les consommateurs ayant souscrit un abonnement 5G, [l’ARCEP] ne pourra pas faire celle qui ne savait pas… »
Cet appel intervient quelques jours après la clôture des enchères pour l'attribution des fréquences de la bande 3,4 ‑ 3,8 GHz en France métropolitaine. Quatre opérateurs se partageront le réseau 5G : Bouygues Telecom, Free Mobile, Orange et SFR.
Source : UFC Que Choisir