Petit à petit, les reflex sont en train de perdre leurs spécificités. Le processus n'est pas tant du à un nivellement par le haut (les compacts et les bridges restent encore en-deçà d'eux pour ce qui est de la réactivité, la qualité d'image et de l'évolutivité) qu'à des évolutions qui leur sont propres.
Ainsi, alors que la visée reflex (c'est-à-dire à travers l'objectif) a longtemps été leur principal atout par rapport aux compacts et bridges (qui eux doivent se contenter de cadrer au moyen d'un écran LCD, pas toujours juste en couleur et souvent imprécis), voilà les reflex qui adoptent à leur tour ce type de dispositif. Emboîtant le pas à Olympus, et sous couvert de faciliter la transition vers les reflex, presque tous les constructeurs ont en effet adopté un dispositif dit de Live View qui permet de récréer la visée par l'écran arrière à laquelle les utilisateurs de compacts sont tant attachés. Peut-on y voir le signe que la suprématie de la visée reflex (pourtant lumineuse, large et précise) sera bientôt méconnue ?
Deuxième bastion bientôt mis à mal : la vidéo. Aux yeux de nombreux utilisateurs peu conscients des possibilités des reflex, il ne manque plus à ces appareils (pour être parfaits ?) que la capacité à enregistrer des vidéos, ce que tout compact ou bridge qui se respecte est capable de faire. Un brevet allant dans ce sens vient ainsi d'être déposé par Hiroshi Terada. Il faut savoir que si, à l'heure actuelle, un reflex voulait enregistrer de la vidéo à 30 images par seconde, il faudrait que son miroir se relève trois fois plus vite que celui du Canon EOS-1D Mark III qui figure pourtant parmi les reflex les plus rapides (il est capable d'enregistrer jusqu'à 10 images par seconde à 10,1 millions de pixels, et d'effectuer jusqu'à 110 prises de vue consécutives en Jpeg). La solution préconisée par Hiroshi Terada ne cherche pas à accroitre ces performances jusqu'à pousser les obturateurs traditionnels dans leurs derniers retranchements. Sa solution consiste plutôt à contourner ces difficultés techniques en faisant appel à un miroir fixe semi-transparent qui laisse passer 70% de la lumière, c'est-à-dire un flux lumineux suffisant pour enregistrer de la vidéo, les 30% restants servant à alimenter un autofocus en continu. Le texte du brevet qui entre dans les subtilités de la solution est disponible depuis ce lien.
Faut-il voir ces évolutions comme un progrès dans la mesure où elles nous permettent d'obtenir des appareils très polyvalents, plus qualitatifs que les compacts et bridges et capables de remplacer avantageusement un caméscope ?