L'accès à YouTube a été partiellement interdit en Chine dimanche, suite à la diffusion de vidéos relatives aux manifestations qui opposent, depuis vendredi, des milliers des Tibétains aux forces de police locales. Les internautes chinois qui tentent de se connecter à l'adresse YouTube.com ne parviennent à afficher qu'une page blanche ornée d'un message d'erreur, rapportent différents journalistes installés dans le pays. Alors que la tension monte au Tibet, cinq mois avant l'ouverture des Jeux Olympiques de Pékin, le gouvernement chinois refuse de commenter ce blocage.
Les vidéos concernées sont des montages de différentes photos prises pendant les manifestations qui se sont déroulées en fin de semaine dernière à Lhassa, la capitale du Tibet. Associées à des slogans demandant l'indépendance du Tibet, elles montrent l'impressionnant dispositif policier déployé par Pékin. Les seules images diffusées par la télévision chinoise montrent quant à elles des manifestants tibétains attaquant des commerces tenus par des Chinois, rapporte l'AFP. Une chape de plomb pèse aujourd'hui sur le Tibet, où aucun journaliste étranger autre que ceux qui disposaient déjà d'un visa ne peut plus pénétrer.
D'après Pékin, les émeutes auraient fait treize morts parmi les manifestants, mais les forces de l'ordre n'auraient pas fait usage de leurs armes. Le gouvernement tibétain, exilé en Inde, estime pour sa part que le bilan pourrait se monter à quatre-vingt victimes, et appelle à l'ouverture d'une enquête internationale. Pékin a donné un ultimatum aux émeutiers tibétains, les incitant à se rendre avant lundi, minuit, sous peine de sévères sanctions.
La Chine, qui compterait aujourd'hui plus de 210 millions d'internautes, a plusieurs fois interdit, de façon temporaire ou permanente, l'accès à des sites étrangers susceptibles de véhiculer des contenus sapant l'image du gouvernement de Pékin.