Le 15 juillet dernier les acteurs de l'industrie du disque et les fournisseurs d'accès s'étaient retrouvés pour discuter du problème de la piraterie de musique en ligne en l'absence notable des associations de consommateurs. Cette réunion présidée par Nicolas Sarkozy a aboutie à la signature hier d'une "charte d'engagements pour le développement de l'offre légale de musique en ligne, le respect de la propriété intellectuelle et la lutte contre la piraterie numérique" qui prévoit "des actions de dissuasion et la mise en oeuvre d'obstacles concrets contre les adeptes du piratage". Cette charte consultable ici stipule que les fournisseurs d'accès devront, sur demande des ayant-droit, contacter par email les internautes téléchargeant de la musique piratée afin de les avertir des risques encourus. Les ISP s'engagent également à appliquer les décisions de justice pour identifier ou suspendre les abonnements des présumés pirates. L'AFA rappelle toutefois que seule la justice est compétente, et que les fournisseurs d'accès à internet ne sont pas des auxiliaires de justice. Outre ces dispositions les FAI s'engagent à ne plus initier de campagne publicitaire encourageant au téléchargement illégale et à organiser une campagne de prévention auprès de leurs abonnés.
La charte prévoit également le doublement des catalogues de musique en ligne avec une offre portée à 600.000 morceaux dès la fin de l'année. Certains se demanderont ce que cette mesure a de révolutionnaire, puisque proposer de la musique est le métier de base des éditeurs... Enfin un système de filtrage des logiciels de Peer-to-peer est également à l'étude mais aucune décision à ce sujet n'a encore été prise.
Une fois de plus l'industrie du disque semble sourde, muette et aveugle en imputant la baisse de l'augmentation de ses ventes au seul piratage et non, par exemple, au manque patent de créativité d'artistes formattés vendus comme on vend le kilo de lessive en poudre.