Malgré la montée en puissance du numérique, les Européens restent, dans leur majorité, encore mal informés de leurs droits en matière de protection des données. Selon la synthèse d'une enquête Eurobaromètre rendue publique jeudi par la Commission européenne, 64% des personnes interrogées se sont déclarées préoccupées par le sujet. 54% craignent que la législation nationale ne soit pas adaptée à la protection des données personnelles sur le Net.
Par ailleurs, 91% des responsables du traitement de données dans les entreprises (de 20 employés et plus dans l'UE des 27) approuvent la nécessité des lois de protection des données « pour garantir les droits fondamentaux des citoyens ». Cependant, la moitié estime que la législation ne permet pas de faire face au volume croissant de données échangées. Par ailleurs, le manque d'information est considéré comme un problème majeur : 77% des Européens interrogés pensent que le niveau de sensibilisation des citoyens européens est faible. Enfin, les autorités nationales chargées de la protection des données sont assez peu connues de la plupart des citoyens européens, seules 28% des personnes interrogées déclarent connaître l'existence de ces institutions dans leur pays !
Plus controversé, le partage des données pour renforcer la protection « contre les activités illicites », serait considéré comme une nécessité par la majorité des intervenants quand il s'agit de combattre le terrorisme (pour le contrôle des vols passagers 82%, des appels téléphoniques 72%, de l'utilisation d'internet 75%, des cartes de crédit 69%). Cependant, les personnes interrogées estiment, pour la plupart, que cela doit se faire dans des limites « clairement définies » : un tiers environ des répondants soulignent que seules des personnes « suspectes » devraient faire l'objet d'une telle surveillance. Mais comment définir « une personne suspecte » ?
Cette enquête Eurobaromètre/Gallup a été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon « représentatif » de la population de l'UE des 27, entre le 8 janvier et le 16 janvier 2008.