Le gouvernement français tenterait de faire signer aux acteurs de l'internet, d'ici le 10 juin 2008, une charte de « confiance en ligne » liberticide, d'après PC INpact. L'initiative ferait suite à la création, en juillet 2006, d'un label destiné à « sécuriser la navigation sur internet », conformément aux voeux du ministère de l'intérieur. La rédaction de PCI déclare s'être procurée une copie de la charte - ébauche - auprès d'un de ses destinataires, et parle d'une volonté de « nettoyer le web français ». Pour « renforcer la sécurité sur internet, notamment pour mieux protéger les mineurs et lutter contre les escroqueries », opérateurs et fournisseurs d'accès devraient « procéder à une démarche de veille active, sur les risques techniques émergents pour l'utilisateur ».
Ils seraient également invités à « une démarche proactive de sécurisation des équipements par des mesures adaptées ». Le texte fait notamment référence au blocage de certains ports « auprès de clients mettant en jeu la sécurité du réseau ». Cerise sur le gâteux : les opérateurs devraient « préconfigurer les équipements fournis aux utilisateurs afin qu'ils atteignent un niveau de sécurité par défaut optimal selon l'état de l'art ». Enfin, la lutte contre l'envoi en masse de courriels non sollicités (spams) passerait à la fois par le filtrage et par l'application d'un « quota » d'envoi.
Info ou intox ? La France se dirigerait-elle vers un filtrage de masse des réseaux par les intermédiaires et prestataires techniques ? La signature d'une charte, si charte il y a, va-t-elle réellement 'contraindre' opérateurs, fournisseurs, hébergeurs internet et éditeurs de contenus ?
En mai dernier, Nadine Morano, secrétaire d'Etat à la Famille, déclarait dans les colonnes du Figaro, « rencontrer les fournisseurs d'accès internet pour qu'ils interdisent l'accès à tous les sites pédopornographiques et illégaux recensés sur une liste noire établie par le ministère de l'intérieur ». Contacté avant 9h30 par NetEco.com, le service de presse du secrétariat d'Etat ne répondait pas.