Cinq fonds d'investissements américains se sont dits intéressés par la proposition de l'équipementier chinois Huawei de vendre 50% de son activité mobile. Tous seraient prêts à dépenser près de deux milliards de dollars. Le numéro un des fabricants de téléphones chinois chercherait ainsi à se racheter une conduite.
« Si l'opération doit permettre à Huawei de lever des fonds frais pour financer son expansion sur ses marchés traditionnels d'Asie, d'Afrique et d'Europe, elle doit surtout lui permettre d'amadouer les autorités américaines qui ont jusqu'ici, freiné son développement aux États-Unis », explique le quotidien Les Échos. En février, Washington aurait réussi à empêcher Huawei de racheter l'icône spécialiste de la sécurité, 3Com, pour 2,2 milliards de dollars, prétextant une possible remise en cause des technologies de filtrage et de protection informatique du département de la Défense. « L'opacité de sa structure financière, ses liens avec le pouvoir chinois et le passé de ses dirigeants » n'y seraient pas non plus pour rien, précise le quotidien.
En s'associant à l'un de ces fonds, la firme Huawei espère pouvoir lever l'ensemble des barrières politiques et culturelles qui la séparent de l'eldorado, pour y vendre des équipements de réseaux, des fournitures pour mobiles, des clés USB ou encore des modems. De nouveaux contrats américains viendraient doper des résultats annoncés, chaque année, en hausse d'au moins 40%. Huawei revendiquait en 2006 des revenus d'environ 8,5 milliards. Le fabricant emploierait 82.000 personnes dans le monde.