Mappy est une filiale de PagesJaunes Groupe qui dispose d'un volet principalement b2c avec le site Mappy.com, premier dans la catégorie « Map and Travel » de Nielsen//Netratings avec 8,7 millions de visiteurs uniques recensés en mai dernier. Nous disposons également d'un volet b2b en commercialisant nos solutions de cartographie, itinéraires et navigation à des opérateurs mobiles ou des portails. Nous travaillons notamment avec PagesJaunes, Orange, SFR et quelques centaines d'autres clients b2b.
Moins de deux ans après avoir lancé votre premier GPS autonome, Mappy Iti, s'agit-il aujourd'hui d'un succès commercial, complété il y a quelques semaines par le Mappy Mini ?
Nous avons une position pragmatique dans un marché assez difficile. Nous avons la volonté d'être présent sur ce marché pour nous positionner comme une marque forte sur tous les supports de la cartographie et de la navigation. Nous prévoyons de plus qu'à l'avenir il y aura des convergences naturelles entre tous les terminaux, des smartphones aux GPS autonomes communicants.
Nous travaillons donc dans les GPS autonomes en partenariat avec Logicom, spécialiste de la distribution, mais nous n'intervenons pas sur la chaine de valeur. Nous définissons en effet le produit que nous désirons avoir au niveau de ses fonctionnalités, de ses contenus ou de ses services. Aujourd'hui, les GPS autonomes de Mappy exploitent un logiciel de navigation NavnGo complété par une série de services agrégés chez Mappy. Nous souhaitons d'ailleurs améliorer notre partie service avec du contenu Guide du Routard Hachette.
Nous sommes finalement à l'opposé de certaines marques comme ViaMichelin, qui a du cesser la production de GPS autonomes, faute de succès commercial. Nous avons en effet une approche plus modeste. Ce n'est pas le coeur de métier de Mappy d'être fournisseur de hardware. Nos parts de marché restent d'ailleurs également modestes. Mappy a entre 2 et 4% de parts de marché de la navigation GPS en France en juin 2008. Nous faisons tout de même partie des 5 ou 6 premiers acteurs du marché mais nous considérons que cette activité est encore en phase de lancement.
Comptez-vous commercialiser pendant l'été de nouveaux GPS autonomes ?
Nous allons effectivement lancer d'ici la rentrée de nouveaux produits. Nous allons compléter entre autres notre gamme avec un nouveau terminal. Nous prévoyons d'ailleurs de mettre systématiquement sur nos terminaux des informations supplémentaires comme les guides du transport en commun et le guide du routard en plus d'informations classiques comme les bases de données de radars. Concernant les photos de ville comme sur Mappy et PagesJaunes, c'est quelque chose auquel nous réfléchissons mais nous n'envisageons pas à court terme de les intégrer dans les GPS autonomes.
Cela fait près de cinq ans maintenant que vous travaillez sur des services mobiles. Pouvez-vous nous dresser le bilan de vos activités mobiles ?
Nous travaillons sur deux sujets précis concernant nos services mobiles : la cartographie et le calcul d'itinéraire couplé à la navigation. Dans le premier cas, nos services ont existé sur les mobiles depuis 2003 et nous sommes présents sur les portails d'opérateurs et via le WAP. Si l'on prend l'étude Mediamétrie concernant les usages mobiles, nous comptions environ 600 000 visiteurs uniques en juin 2008. Cela nous situait dans le top 10 de tous les services mobiles toutes catégories confondues. C'est donc mieux que notre position sur le web et c'est là dessus que nous souhaitons capitaliser nos activités à l'avenir. Nous avons de plus le même business model sur le mobile que sur le web.
Depuis la fin 2007, la régie Horizon (du groupe PagesJaunes) commercialise d'ailleurs nos espaces publicitaires mobiles. Nous avons récemment eu des campagnes entre autres pour Nissan et Voyages-SNCF. En 2008, nous allons réaliser quelques centaines de milliers d'euros de chiffre d'affaires sur cette partie.
Nous avons également en projet de sortir un logiciel Java de cartographie qui permettra d'accéder à des vues aériennes ou de calculer des itinéraires facilement. Le logiciel sortira en fin d'année 2008 et aura comme principal objectif d'être simple à utiliser. Nous parlons actuellement avec tous les opérateurs mobiles et certains constructeurs pour diffuser ce type d'applications en natif dans leurs produits respectifs.
Côté logiciel de navigation, comment vous situez-vous entre un logiciel sous votre marque, Mappy Mobi, et un logiciel commercialisé chez les opérateurs avec SFR Navigation ?
Concernant nos services mobiles liés à la navigation, nous avons un partenariat fort avec SFR et son application « SFR Navigation by Mappy ». Nous n'avons au passage pas d'accord d'exclusivité avec SFR et serions ravis de reproduire ce type de partenariat avec d'autres acteurs du marché. Il n'est d'ailleurs pas impossible que nous signions un partenariat dans ce sens avant la fin de l'année.
Mappy Mobi a pour sa part été le premier étage de la fusée. Nous n'avons en revanche pas un nombre très impressionnant d'utilisateurs de cette solution gratuite car nous ne la mettons pas vraiment en avant étant donné que son modèle économique est encore à revoir. Nous commençons seulement à générer les premiers revenus publicitaires liés à son utilisation ponctuelle. Nous mettions cette application en avant sur le portail Mappy.com mais nous ne le faisons plus aujourd'hui. Malgré tout, c'est ce qui nous a permis de nouer ce partenariat avec SFR. Et là le business model est beaucoup plus clair.
Détail intéressant, « SFR Navigation by Mappy » est souscrit par une clientèle de professionnels. Notre conviction est qu'un jour ces applications seront largement gratuites et financées par les publicités ou les options payantes comme l'information trafic ou les bases de données de radars. La plupart des mobiles de demain auront une puce GPS et la fonction de guidage sera une fonction de base. Notre ambition est donc de nous positionner avec des services gratuits au moment ou cela sera opportun.
Et nous continuons toujours le développement de Mappy Mobi. C'est un socle à partir duquel est développée l'application spécifique chez SFR. Nous n'allons en revanche pas utiliser ce logiciel sur nos prochains PND. Il n'y a pas énormément de logiciels qui fonctionnent à la fois sur des PND et des téléphones. Ce ne sont pas les mêmes configurations et nous n'avons pas prévu de convergences à ce niveau là.
Travaillez-vous également sur des versions spécifiques de vos logiciels pour mobiles Android ou pour l'iPhone d'Apple ?
Notre vocation en temps qu'éditeur de services et média est d'être diffusé le plus largement possible. nous avons obligation de nous adapter au marché. Nous travaillons actuellement à rendre disponible la cartographie Mappy sur tous les systèmes d'exploitation, de l'iPhone à Android en sachant que nous sommes face à des obstacles que l'on connait car Google Maps est intégré dans l'iPhone et il en sera probablement de même avec Android. Nous sommes persuadé que si l'on offre un service et que l'on va au delà de la cartographie avec des services autour, nous pourrions continuer à avoir la préférences des utilisateurs.
Mappy fonctionne déjà sur iPhone en version web. Pour une application avec une interface graphique dédiée, nous prévoyons de la lancer en fin d'année. Pour la navigation GPS, cela va dépendre de la solution que nous allons choisir, à savoir un développement en interne ou un partenariat avec une société tierce.
Comment voyez-vous évoluer Mappy dans les prochaines années ?
L'ambition de Mappy est d'être une véritable plateforme de services avec des réservations hôtelières, de véhicules de location ou de billetterie. Mappy ne sera plus seulement un site de cartographie mais un ensemble de services pertinents pour nos utilisateurs. Depuis un an, nous pouvons réserver un hôtel sur Mappy avec une possibilité de n'avoir sur la carte que les hôtels qui ont des chambres disponibles. Nous travaillons à intégrer de nouveaux partenaires pour des services de météo ou de location de résidence de vacances.
En 2009, nous allons d'ailleurs proposer également de réserver des hôtels directement depuis nos logiciels mobiles. De façon générale, tous les services que nous proposons sur le web ont vocation à être disponibles également sur le mobile. Nous allons enfin ajouter en 2009 une dimension communautaire à nos services fixes et mobiles sur Mappy. Nous voulons permettre aux utilisateurs de contribuer à Mappy en ajoutant des lieux avec des avis et des photos.
Comment va évoluer votre chiffre d'affaires fixe/mobile dans les prochaines années ?
Le chiffre d'affaires généré par nos activités mobiles représente aujourd'hui environ 5% du CA global du groupe. Mais nous souhaitons toujours développer ces deux activités. En terme de poids économique, notre vision est que le b2c va prendre de l'importance. Nous sommes au tout début de la monétisation de nos services sur le web et le mobile. Le marché de la pub mobile est émergent et en pleine effervescence depuis cette année. Nous visons donc une croissance forte de Mappy grâce à nos activités B2C.
Henry Moché, je vous remercie.
