Pourquoi verser des royalties à des tiers alors que l'on peut développer ses propres produits ? En matière de formats optiques, comme dans le domaine des télécommunications, la Chine affiche une forte propension à faire cavalier seule autour de « standards » qu'auront développé ses propres industries. Après avoir annoncé, à plusieurs reprises, la mise au point de technologies concurrentes du DVD ou du HD DVD, l'Empire du milieu met la dernière main au format CBHD, dont l'acronyme est des plus explicites : China Blue High-definition Disc. Lecteurs et médias devraient faire leur apparition sur le marché chinois dès le quatrième trimestre, annonce l'un des industriels concernés, Shanghai United Optical Disc.
En élaborant leur propre format, les industriels chinois de l'électronique grand public s'affranchissent des coûteuses licences qu'il est indispensable de payer pour pouvoir utiliser une technologie et une marque comme le Blu-ray. Ils s'adaptent également aux spécificités du marché local... ou à des impératifs qui leur sont propres, comme la nécessité de requalifier les usines qui délivrent encore aujourd'hui des produits au format DVD. Le passage d'une chaîne de production de blocs optiques DVD vers le format CBHD ne reviendrait qu'à 800.000 dollars, contre 3 millions de dollars pour s'adapter au Blu-ray, estime le site enorth.com.cn.
Un concurrent sérieux pour le Blu-ray ? A la différence de Sony et de ses partenaires, les promoteurs du CBHD n'ont pour l'instant tissé aucun lien avec les grands studios hollywoodiens qui règnent sur le marché de la vidéo domestique. Or les mésaventures du format HD DVD ont bien montré que la richesse du catalogue était l'une des composantes clé de la réussite d'un format sur un autre.