Jusqu'où ira Olympus dans sa quête de la miniaturisation ? Alors que ses boîtiers battent à chaque fois des records de compacité (voir notre brève : E-420 : le plus petit et le plus léger des reflex), voilà le constructeur qui dévoile un nouveau format à même de réduire de façon plus importante encore le poids et la taille des appareils photo numériques : le « Micro 4/3 ».
En quoi consiste ce nouveau standard ? Pour bien le comprendre, revenons sur ce qui est une des spécificités du constructeur, à savoir le choix qu'il a fait, aux débuts du numérique, d'un « petit » capteur au ratio 4/3 en lieu et place du 3/2 (bien dans la filiation de la pellicule 24 x 36 mm) adopté par les autres marques. Olympus a fait le choix radical de tout repenser de zéro en construisant des optiques spécifiques au numérique plutôt que d'adapter les optiques issues de l'argentique à ses nouveaux appareils. Il a été suivi dans sa démarche par d'autres membres (ceux du Consortium Four Thirds) parmi lesquels Panasonic qui a déjà produit deux reflex basés sur ce standard 4/3, les Lumix DMC-L1 et Lumix DMC-L10. Ce choix d'un capteur plus petit a permis aux membres du consortium de profiter d'optiques très qualitatives car produites spécifiquement pour le numérique et surtout de proposer un équipement (boîtier et objectif) plus compact et plus léger que celui des concurrents (Canon, Nikon, Pentax...). Malgré tout, le succès public n'a jamais vraiment été au rendez-vous pour Olympus et consorts qui peinent notamment à s'imposer chez les pros. Voici pour ce qui est des principaux avantages, inconvénients et raisons d'être de ce format atypique.
En annonçant aujourd'hui cette déclinaison « Micro » du 4/3, Olympus et avec lui Panasonic radicalisent donc encore leur stratégie. Comment arrivent-ils à aller encore plus loin dans la miniaturisation ainsi qu'ils l'annoncent ? Non pas en réduisant la taille du capteur qui reste inchangée (18 x 13,5 mm), mais en supprimant la chambre reflex et le viseur optique comme le montre le visuel ci-contre. Ce faisant, la distance entre la monture et le capteur se trouve réduite de moitié ce qui permet de diminuer la taille des optiques.
Le classique dispositif de visée reflex se trouve au final remplacé par une visée électronique (analogue à celle des compacts et bridges) qui fait que les appareils construits sur ce nouveau principe ne seront pas des « mini-reflex » mais plus des appareils d'un nouveau genre, à savoir des compacts à objectifs interchangeables. Alors que - la faute à la visée par l'écran arrière sur les reflex notamment -, beaucoup d'utilisateurs peinent déjà à comprendre les différences entre compact, bridge et reflex, les prochains appareils Micro 4/3 devraient encore ajouter à la confusion ambiante !
Chacun devra donc bientôt faire son choix entre les reflex plein format (encombrants et onéreux mais très qualitatifs), les reflex APS-C (un peu moins qualitatifs mais surtout beaucoup moins chers), les bridges (très polyvalents mais moins évolutifs et moins qualitatifs que les reflex), les compacts (peu polyvalents, peu qualitatifs mais très bon marché) et les nouveaux compacts à objectifs interchangeables, qualitatifs du fait de leur « grand » capteur et de leurs optiques spécialisées mais onéreux et peut-être en retrait pour ce qui est du confort de prise en mains.
Reste enfin la question du prix des optiques à venir (celles d'Olympus étant réputées pour être aussi qualitatives qu'onéreuses) et celui des accessoires associés. Par ailleurs, si l'utilisation des optiques 4/3 sur les appareils Micro 4/3 est assurée par des bagues adaptatrices, quid de la réciproque ? A multiplier les montures, les constructeurs ne parviennent généralement qu'à dégoûter les utilisateurs qui se retrouvent plus tard avec sur les bras des optiques qu'ils ne peuvent plus monter sur aucun boîtier récent. Reste également à attendre les réactions des concurrents que rien n'empêche techniquement d'emboîter le pas à Olympus comme ils ont si bien su le faire en s'appropriant le dispositif de Live View dont il a été le pionnier.