Dans le cadre d'une rencontre organisée par le MIT, (Massachusetts Institute of Technology), un groupe d'étudiants et de professionnels envisage d'adapter une console de jeu, vendue une dizaine de dollars dans certains pays d'Asie, pour en faire un ordinateur basique permettant aux populations des pays émergents de profiter des joies de l'informatique directement sur leur téléviseur à bas prix. La fin de la fracture numérique ?
Postulat de départ : il existe aujourd'hui des consoles de jeu, vieilles de quinze à vingt ans, qui sont vendues entre dix et trente dollars dans des pays comme l'Inde. Ces machines embarquent des composants désuets, mais qui se révèleraient toutefois suffisants pour permettre à une famille de se connecter à Internet. Comme toute console de salon, elles se connectent à un téléviseur, l'appareil életronique qui a tendance à se démocratiser le plus rapidement dans les pays émergents.
Derek Lomas, étudiant au MIT, envisage le cas de Victor, une console asiatique qui se présente comme un clone de la NES « Famicom » de Nintendo, et accepte d'ailleurs les cartouches de cette dernière. Une console qui présente la particularité de réunir tous les composants nécessaires à son bon fonctionnement dans un clavier. Equipée d'un processeur 8 bits et de 2 Ko de mémoire vidéo, Victor délivre un affichage de 256 x 240 pixels, bien insuffisant pour l'affichage d'un logiciel bureautique ou d'un navigateur Web.
L'idée, développée sur un wiki, ne serait donc pas d'essayer de reproduire le modèle du PC moderne, comme le fait l'initiative One Laptop Per Child (OLPC), mais plutôt de profiter de ces machines extrêmement abordables pour que les populations des pays en voie de développement puissent s'initier à l'informatique, par le biais de jeux ou d'applications basiques.
« Nous pensons que c'est un modèle qui pourrait améliorer les opportunités de croissance économique pour les populations des pays émergents », explique Derek Lomas au Boston Herald. « Maîtriser la frappe au clavier peut faire la différence entre celui qui gagne un dollar par heure et celui qui gagne un dollar par jour ». Un argument qui ne laisse pas indifférent les gouvernements. Ainsi l'Inde s'est-elle récemment lancée dans le développement d'un ordinateur à 100 dollars, en partant du principe que la population du pays sera bien plus susceptible de générer de la valeur si elle est versée en informatique.
D'autres pourraient être tentés de s'inspirer de ce modèle. Dans les pays occidentaux par exemple, où le téléviseur est omniprésent, et pourrait tout à fait servir de porte d'entrée vers les univers de l'informatique et du Web si lui était adossé un appareil à la fois économique et simple d'utilisation.