Après avoir fait vaciller la Bear Stearns puis les spécialistes du crédit immobilier Freddy Mac et Fanny Mae, l'interminable crise des subprimes fait deux nouvelles victimes : la prestigieuse banque d'affaires Merril Lynch, rachetée par Bank of America mais surtout Lehman Brothers, un autre pilier de Wall Street qui semble être en cessation de paiement et qui pourrait se déclarer en faillite dans la journée de lundi.
La situation est d'autant plus grave que le Trésor américain, qui vient tout juste de mettre sous tutelle Freddy Mac et Fanny Mae, ne semble pas en mesure de faire de même avec Lehman Brothers, préférant laisser un pôle d'investisseurs privés se charger du plan de sauvetage.
La crise à Wall Street ne se limite en tout cas pas au secteur bancaire puisque les principaux indices boursiers européens affichaient de fortes chutes à l'ouverture lundi matin :-2,28% pour le Footsie britannique, -2,75% pour le Dax allemand et même 3,54% pour le CAC 40 Français qui efface ainsi ses gains de la semaine dernière.
Dans ce climat délétère, les valeurs technologiques ne font pas de miracle et l'indice CAC IT20 affiche également une forte baisse de -2,77% avec des baisses allant de 2,32% pour France Telecom jusqu'à 3,80% pour Vivendi, des valeurs cycliques théoriquement peu exposées aux aléas économiques.
Reste désormais à savoir quelle sera l'ampleur de la crise cette après midi à l'ouverture de Wall Street et son impact sur des indices tels que le Dow Jones ou le Nasdaq Composite. Depuis l'éclatement de la crise des subprimes, les sociétés internet comme Google ou Microsoft ont vu leurs capitalisations boursières fondre de près de 40% preuve que cette crise bancaire touche désormais l'économie réelle .. et virtuelle.