Après avoir levé 8.75 millions de dollars en 2005 et 20 millions supplémentaires fin 2006, BitTorrent vient de recevoir, au troisième tour, 17 millions de dollars de la part DCM, Accel et DAG Ventures.
Basée à San Francisco, la compagnie BitTorrent n'est plus seulement le recueil des pirates Internet mais bel bien une plateforme peer-to-peer suscitant l'intérêt des investisseurs qui y perçoivent un nouveau modèle économique. Pourtant après avoir licencié cinq employés le mois dernier, tout ne va pas pour le mieux chez BitTorrent.
En effet, le PDG de la compagnie, Doug Walker, avait misé sur le marché de la vidéo en annonçant des partenariats avec Paramount Pictures, 20th Century Fox, Lionsgate et MTV. Mais cet objectif ambitieux n'a pas porté ses fruits. Plutôt que d'accuser un service de souscription payant pour la lecture de ces vidéos, BitTorrent explique que le téléchargement préalable d'une application, voire d'un plugin est une contrainte pour l'utilisateur et que le protocole P2P jouit d'une mauvaise image. Dans cette optique, Joost a récemment décidé de se doter d'une interface web plutôt que d'un logiciel. Aussi, à cette heure, les revenus de BitTorrent restent liés au marché du jeu vidéo. D'ailleurs, hier, la compagnie a signé deux nouveaux partenariats avec Aeria et IAHGames pour la distribution de jeux multi-utilisateurs.
Cependant, BitTorrent n'en a pas fini avec ses ambitions sur le marché de la vidéo. La firme souhaiterait pouvoir compter sur une large base d'utilisateurs pour attirer les distributeurs de contenu. En parallèle, Ashwin Navin, co-fondateur de la compagnie pense qu'à l'avenir, son service de peer-to-peer serait susceptible d'utiliser les serveurs d'Amazon S3, probablement afin d'y stocker régulièrement des fichiers qui pourront être distribués sur demande par la suite. Navin ajoute que BitTorrent pourrait aussi choisir d'y coupler un modèle de souscription,
Enfin la compagnie doit aussi faire face à une rude concurrence avec iTunes ou Amazon mais aussi du service MySpace Music, Au total, la compagnie aura levé 46 millions de dollars et sans pour autant avoir établit un modèle économique viable.
Certes, BitTorrent a conservé l'aspect communautaire des réseaux P2P mais en proposant des souscriptions pour accéder au contenu diffusé, la compagnie brise l'image du réseau underground libre et ouvert, Après tout, les morceaux téléchargés de l'Apple Store ne nécessitent-ils pas l'installation préalable du logiciel iTunes?