NFC, environnement, GPS : Nokia dévoile sa stratégie mobile pour 2015

Nokia a profité d'un événement nommé « The way we live next » organisé en Finlande à Espoo dans son quartier général, nommé « Nokia House », pour ouvrir ses laboratoires de recherche et développement et imaginer ce que sera la téléphonie mobile dans 7 ans.

A cette occasion, Bob Iannucci, le senior vice-président et directeur technique de Nokia en charge du Nokia Research Center (NRC) s'est exprimé pour présenter les usages prévus de la prochaine génération de mobinautes. « La mobilité a beaucoup changé les usages », commence-t-il par déclarer. Et les moyens du numéro un des mobiles pour les anticiper également. Car le NRC, lancé en 1986, compte aujourd'hui 500 employés et a pour but de « comprendre qui sont les possesseurs du milliard de mobiles écoulés chaque année de part le monde ». Nokia a d'ailleurs consacré un budget total de 5,6 milliards d'euros au total en R&D, soit 11,1% de son CA, et ce via 30 400 employés répartis à travers 10 pays. Mais c'est bel et bien en Finlande que les principaux projets du numéro un des mobiles ont été conçus.

Qu'il s'agisse de partenariats avec des universités mondiales (TKK Otaniemi, EPFL Lausanne) ou de programmes testés dans le cadre des Nokia Beta Labs (Sports tracker a d'abord été testé via cette plateforme), tout est encore aujourd'hui chapeauté de Finlande. Et après avoir identifié les technologies mobiles d'aujourd'hui (GPS, caméra, accéléromètre, capteur de lumière, Bluetooth, WiFi, triangulation cellulaire), Bob Iannucci s'est longuement attardé sur la nouvelle génération de services et technologies mobiles prévue pour émerger en 2015.

D'ici 7 ans, selon Nokia, ce sont donc les technologies de puces sans contact NFC, les systèmes de positionnement en intérieur et les projets en rapport avec les analyses de l'environnement qui devraient être massivement adoptés. Avec 3,3 milliards d'utilisateurs de mobiles dans le monde, un parc installé de plus d'un milliard de mobiles Nokia et 80% de la population mondiale couverte en GSM, les enjeux sont importants, aussi bien dans les pays développés que les pays émergents.

Vers un monde où vont se développer les capteurs mobiles
Pour que chacun y retrouve son compte, Nokia a entre autres mis en avant l'intérêt du grand public pour les nouvelles technologies mobiles, la vidéo du concept de mobile « portable » Morph ayant été la 15ème la plus populaire de YouTube en une seule semaine. Dans le même temps, Nokia prévoit qu'en plus des bornes GSM, aujourd'hui présentes dans la très grande majorité des pays du monde (220 pays selon la GSMA), ce sont des capteurs de toutes sortes qui seront intégrés aux mobiles ou autour des mobiles.

Ceci aura pour but notamment de prévoir l'état du trafic (en interaction une puce GPS), d'effectuer des études sur l'impact des mobiles sur la santé (capteur de température), d'analyser le température extérieur (météo) en temps réel (si chaque mobinaute devient une thermomètre via un capteur adapté) ou encore de développer le journalisme citoyen (remonter des informations en temps réel pendant certains événements majeurs).

Et si Graham Bell s'était trompé ?
Graham Bell a certes inventé le téléphone fixe que l'on connaît aujourd'hui, mais il n'avait pas anticipé son développement très rapide, surtout depuis qu'il se déplace désormais de poches en poches. « Les gens sont tous connectés aujourd'hui et on a remplacé les numéros de téléphone par des noms », a déclaré Bob Iannucci. Nous allons au delà du simple numéro des mobiles pour désormais rejoindre des réseaux sociaux avec des applications de mise en contact pour lier les mobinautes avec les gens qu'ils choisissent. « Nous passons d'un monde physique à celui d'un monde numérique », précise-t-il enfin.

La téléphonie mobile en 2015 développée en 8 points
Nokia a ensuite présenté en 8 points ce qui devrait constituer dans 7 ans l'avenir de la téléphonie mobile. Le premier d'entre eux concerne la personnalisation des services pour chaque mobinaute. Plus que jamais un mobile sera personnel et devra s'adapter aux contraintes de localisation, sociales, environnementales ou temporelles. Arrive ensuite la « personnalisation physique des mobiles ». Les terminaux devront refléter sa personnalité et changer totalement de fonction suivant ses usages. Nokia a notamment présenté en vidéo le « C2 », un concept de mobile à écran tactile permettant de lire des journaux en situation de mobilité. Avec un clavier intégré et un mode lui faisant ressembler à un simple livre ouvert, il constitue ce que pense Nokia en matière de personnalisation des usages.


Le Finlandais a également présenté différents concepts de mobiles dont le « Morph » qui se porte au poignet ou comme un mobile classique, ou un mobile que l'on porte comme un casque. Plusieurs projets en matière de nanotechnologies ont été évoquées pour personnaliser physiquement son mobile. Nokia a notamment prit comme exemple l'insertion du logo de son choix dans... un cheveux. Le texte mesure alors à peine 150 nm.


L'un des éléments clé que compte développer concerne ensuite les « interfaces humaines », plus simples à utiliser et surtout plus grand public. Nokia a ensuite présenter ses projets en matière de « réalité augmentée ». Cela fait des années que tous les acteurs des télécoms s'y intéresse et Nokia s'est attardé sur deux usages en développement : l'écoute de la musique spatiale en 3D et l'amélioration de l'écoute de conversation téléphonique en répartissant mieux l'envoi du son près de ses oreilles. La « créativité » et les « performances des plateformes de services » devraient également être développés pour permettre aux milliards d'utilisateurs de mobiles de passer d'un monde personnel à un monde communautaire. Ceci introduit le point suivant mis en avant par Nokia, à savoir le « tout Internet » avec un accès connecté de partout via un seul et même terminal.


Enfin, Nokia a tenu également à consacrer un point à aux « réseaux sans fil dynamiques » pour permettre de libérer les fréquences sans fil dans le but d'étendre leur utilisation dans de plus nombreux pays. Mais sur ce dernier point, Nokia ne reste que militant et n'a aucun pouvoir auprès des différents gouvernements locaux concernés.