Lancement officiel du G1, premier smartphone Google Android

Alexandre Laurent
Publié le 23 septembre 2008 à 17h29
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Après des mois de spéculations et de rumeurs, le voile se lève enfin sur le G1, autrement connu sous le nom de code HTC Dream, qui sera le premier terminal du marché à embarquer le système d'exploitation Android, développé par Google. Mardi, à l'occasion d'une conférence de presse tenue à New-York, HTC, Google et T-Mobile se sont réunis pour officialiser l'arrivée de Google sur le marché de la téléphonie mobile : ultra connecté, multi-tâche, le G1 de HTC se veut le parfait outil de communication, particulier ou professionnel.

« Le haut débit mobile existe depuis des années, mais il n'y avait aucun appareil permettant de véritablement en tirer parti », a déclaré Cole Brodeman, de T-Mobile USA. Premier mobile Android du marché, le G1 serait, si l'on en croit ce discours dont l'iPhone est bien évidemment absent, la réponse parfaite à cette problématique.

Un mobile au doigt et à l'oeil ?

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A l'heure où l'on ne jure que par l'interface tactile mise au point par Apple, HTC et Google semblent avoir eu à coeur de démontrer que l'iPhone n'était pas la seule plateforme séduisante du marché : la navigation se fait intégralement au doigt, et l'on retrouve la possibilité d'afficher de pleines pages Web, ou de zoomer simplement sur des images. L'intégration des services Google est sans surprise poussée à l'extrême et l'on retrouve la recherche prédictive, l'accès aux Google Docs et autres Google Calendar, sans oublier Google Maps, avec un affichage complet des photos à la Google Street View et même la possibilité de repérer automatiquement sa position au milieu de ces dernières au moyen du GPS intégré au G1.

A la façon des systèmes d'exploitation destinés aux ordinateurs, Android sur G1 propose une interface de type bureau, sur laquelle on pourra glisser et déposer widgets et applications. En une pression du doigt, on pourra utiliser une image trouvée sur le Net comme fond d'écran. Un gestionnaire de musique est également intégré : celui-ci fonctionnera avec la plateforme de distribution en ligne d'Amazon qui, avec Google, se place en concurrence frontale d'Apple et de son couple iPhone / iTunes.

Un écosystème ouvert ?

Accessible gratuitement aux développeurs, sans risque pour ces derniers - du moins sur le papier - de se voir une application refusée parce que celle-ci est redondante avec un programme déjà développé par Google, l'Android Market sera, à la façon de l'App Store, une place de marché pour applications tierces. Le téléchargement se fera over the air, suivi d'une installation immédiate.

« Ouverture », voilà le grand mot, répété à de nombreuses reprises lors de la conférence de presse associée à ce lancement. Android et son Android Market seront des environnements ouverts, accessibles à tous, martèlent T-Mobile, HTC et Andy Rubin, de Google. « L'une des choses qui conduira ce terminal vers le futur est cette plateforme ouverte. Nous pensons qu'elle mènera l'internet mobile. En tant qu'humains, nous comptons sur le changement et au fur et à mesure que le temps passera, et que la technologie évoluera, cette plateforme suivra les évolutions et permettra aux tierces parties d'écrire de nouvelles applications ». « L'intégralité de la plateforme est open source », rappelle Andy Rubin. Le navigateur utilise quant à lui une base commune à celle de Chrome, récemment lancé sur ordinateur fixe.

Le G1 verra le jour au prix de 179 dollars aux Etats-Unis. Il sera bloqué sur le réseau T-Mobile et les clients intéressés devront souscrire un abonnement à 25 ou 35 dollars par mois, le second offrant un accès data illimité. Arrivée prévue en Grande Bretagne en novembre, avant un lancement dans le reste de l'Europe début 2009. Compatible GSM (quadribande) et UMTS (3G), le G1 dispose d'un contrôleur Wi-Fi et Bluetooth, mais n'intègrera pas par défaut de logiciel de voix sur IP tel que Skype.

Un tableau séduisant, mais pas exempt de défauts ?

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Larry Page et Sergei Brin
Quelques lacunes subsistent : aucune synchronisation des applications avec un ordinateur, PC ou Mac, ne semble prévue. La compatibilité Microsoft Exchange n'est pas assurée, alors que ce point un prérequis important pour percer auprès des professionnels. Le push mail ne semble donc pour l'instant garanti que pour la messagerie Gmail, même s'il est logiquement possible de synchroniser le client mail avec d'autres services comme ceux de Yahoo ou de Microsoft. Il ne sera par ailleurs pas autorisé d'utiliser le G1 comme un modem, pour connecter un ordinateur à Internet par son intermédiaire.

Arrivé sur scène, Sergey Brin, cofondateur de Google, évoque un plaisir similaire à celui qu'éprouve le geek lorsqu'il se lance sous Linux : contrôle du système, personnalisation à outrance, satisfaction d'utiliser un système libre. Pour lui, un smartphone Android n'est ni plus ni moins qu'un véritable ordinateur, certes moins puissant que les stations de travail actuelles, mais tout aussi fonctionnel qu'une machine vieille de quelques années.

Avant même son arrivée sur le marché, le système d'exploitation Android suscite une attention exceptionnelle, comme l'a fait le navigateur Chrome début septembre. En attendant de pouvoir juger sur pièce de ses qualités, il est certain qu'Android réunit, au moins sur le papier, quelques arguments de poids : interface élégante, qui semble fluide et fonctionnelle, fonctionnalités entièrement tournées vers le monde de l'Internet mobile et ouverture, tant au niveau du système, autour duquel sont réunis les membres de l'Open Handset Alliance, que de la plateforme applicative, l'Android Market. Une démarche radicalement opposée à celle d'Apple, qui a pour sa part choisi de verrouiller la chaîne de bout en bout : l'ouverture paiera-t-elle ?

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Alexandre Laurent
Par Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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