Après les 300 bus des Courriers d'Île-de-France, c'est donc au tour de la voie publique parisienne de voir son système de « vidéo protection » s'élargir. Le Préfet de Police, Michel Gaudin doit présenter son plan « 1000 caméras » (NDLR: 1226 exactement), lundi, au Conseil de Paris. Un projet, opérationnel en 2010, dont le coût est estimé à 45 millions d'euros. Actuellement, la ville de Paris ne compte que quelques centaines de caméras dans ses rues.
« Il ne s'agit pas de couvrir chaque parcelle du territoire parisien" mais d'aboutir "à une fourchette de 50 à 70 caméras (supplémentaires) par arrondissement », explique la Préfecture de police. Pour le moment il y aurait, selon l'AFP, 326 caméras sur la voie publique et 120 caméras mobiles embarquées sans compter les 9.500 caméras des réseaux RATP-SNCF de Paris et de la banlieue. On en compterait désormais de 25 dans le 2e arrondissement à 93 pour dans le 18e, mais la répartition reste encore floue.
Pour Georges Sarrre (MRC), adjoint à la sécurité de la mairie de Paris, cette initiative se fera « dans le respect strict des libertés individuelles ». Mais pour Ian Brossat, le président du groupe PCF, ceci ne serait qu'un « prétexte pour réduire les effectifs de police », tandis que les Verts seraient « très sceptiques sur cette société qui instaure des écrans entre les individus au lieu d'instaurer des relations ». Pourtant, selon la Préfecture de police, l'implantation de ces nouvelles caméras résulte « d'une analyse concrète et approfondie des points de congestion du trafic, des sites accidentogènes, des besoins relatifs à la sécurisation des grands rassemblements et des lieux les plus touchés par la délinquance ». De plus, l'utilisation de ce réseau serait encadré par un comité d'éthique, d'ailleurs chaque lieu sous vidéosurveillance devrait être indiqués par des panneaux...
Reste qu'en avril, la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) rappelait la nécessité d'assurer un « contrôle indépendant » des systèmes de vidéosurveillance. « La question du contrôle, par un organisme véritablement indépendant, des dispositifs de vidéosurveillance, autrement dit le "contrôle des surveillants", constitue désormais, dans les sociétés démocratiques modernes, une exigence fondamentale, nécessaire pour asseoir la légitimité du développement de ces systèmes, offrant les meilleures garanties de prise en compte des droits et libertés des personnes ». Pourtant le réseau devrait être confié à une entreprise privé puis « loué » à la Préfecture de police.
MAJ: Plan de vidéoprotection pour Paris