L'équipementier réseau Alcatel-Lucent a confirmé jeudi envisager de céder ses parts, 20,8%, dans le groupe français d'électronique de défense Thales. Alcatel-Lucent, qui peine à briller depuis la fusion entre les firmes française et américaine, pourrait ainsi récupérer des liquidités et se recentrer sur son coeur de métier : les télécommunications.
« Nous pouvons très bien continuer à travailler avec Thales sans avoir de lien capitalistique », a déclaré hier Ben Verwaayen, nouveau directeur général d'Alcatel-Lucent, lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe. Avant d'ajouter : « si quelqu'un nous fait une offre de rachat à un bon prix, pourquoi pas. » Au cours actuel de Thales, la part d'Alcatel-Lucent est estimée à 1,3 milliard d'euros. Mi-octobre, le quotidien La Tribune avait évoqué Dassault Aviation comme repreneur potentiel. D'ores et déjà actionnaire de 5% du capital de l'entreprise, Dassault pourrait devenir, au côté de l'Etat français, un actionnaire de référence de Thales, face à l'autre géant de l'équipement de défense : Safran, groupe né de la fusion Snecma / Sagem.
Mais rien n'est encore fait ! « Nous ne sommes pas pris à la gorge pour vendre », a affirmé Ben Verwaayen. Peut-être, quoi qu'il en soit, au troisième trimestre de son exercice fiscal 2008, l'équipementier réseau franco-américain est resté dans le rouge, avec une perte nette de 40 millions d'euros, contre une perte de 345 millions à la même période il y a un an. Par ailleurs, la société a enregistré un CA en baisse à 4,06 milliards d'euros, en deçà des attentes des analystes.
Depuis le 1er janvier, l'action du groupe a perdu 60%, pour s'établir à 2,02 € le soir du 30 octobre.