Force est de constater que bien qu'elles retiennent l'attention et buzzent de temps à autre, les créations d'amateurs publiées sur les plate-formes de partage de vidéo ne font pas recette et ne rencontrent globalement pas le succès de celles produites par des professionnels. Partant de ce constat, YouTube envisagerait de marcher sur les plates bandes d'Hulu, d'après un article du magazine anglophone CNET News.
La célèbre plate-forme de partage de vidéo de Google qui attire 80 millions de visiteurs chaque mois devrait effectivement bientôt proposer des longs métrages complets produits par au moins l'un des plus gros studios hollywoodien. D'après CNET, le géant du Web négocie avec les majors depuis des mois dans l'optique de lancer un service de vidéo à la demande financé par la publicité. « Ce n'est pas imminent, » indique l'un des dirigeants du service, « mais ça va arriver. Je dirais que vous pouvez vous attendre à ce soit disponible, si tout se passe bien, dans 30 à 90 jours. » On ne sait en revanche si l'offre dépassera les frontières des États-Unis.
Reste à définir comment monétiser la diffusion de ces films complets. Certains se demandent comment rendre rentable le procédé sans surcharger le spectateur de publicités. Google prône la mise en place de publicités dites preroll et postroll avant et après la diffusion des films mais les studios souhaiteront probablement imposer leurs méthodes aux internautes.
Le modèle d'Hulu a fait ses preuves. La première année, le site appartenant à NBC Universal et à News Corp. a généré autant de revenus que YouTube en dépit d'une fréquentation bien plus faible. Non content de présenter une qualité d'image bien supérieure à celle de son futur concurrent, Hulu présente l'avantage pour les annonceurs d'offrir un contenu connu et bien ciblé. Mais la plate-forme de Google a pour elle 80 millions de visiteurs mensuels.
Quoi qu'il en soit, à en croire différentes initiatives comme celle de MySpace et d'Auditude ou comme celle de MTV, les industries de la télévision et du cinéma semblent délaisser peu à peu la seule répression du piratage au profit d'offres gratuites et légales qui pourraient à terme contenter les internautes les moins scrupuleux et les plus avides d'émissions, de séries et de films. Les producteurs de contenus télévisuels et cinématographiques inversent la tendance et s'adaptent enfin aux usages et envies des internautes. Et non l'inverse !