Plusieurs éditeurs s'inquiètent de l'augmentation du nombre d'e-mails frauduleux (pourriels) et de sites Internet d'hameçonnage (phishing). Cette évolution qui atteint +400% sur un an, d'après Secuserve, pourrait avoir été amplifiée par la crise et les besoins des internautes qui en découlent.
Pour preuve, entre août et octobre, l'association à but non lucratif Honeypot Project, à constaté, aux États Unis, une hausse de plus de 500% des emails offrant des emplois douteux de travail par Internet. D'après Cyveillance, un spécialiste des solutions de sécurité, la fréquence des attaques serait passé d'environ 400 par jour au premier trimestre 2008 à plus de 1700 par jour, en moyenne, ce mois-ci. Certain jours, la firme aurait même recensé plus de 13.000 types d'attaques différents. Sachant que selon l'institut Forrester Research, 29% des destinataires de courriers non sollicités réalisent des achats suite à leur réception.
Ce constat est également partager par Sophos, un autre acteur du secteur, qui aurait pour sa part constaté une augmentation atteignant 800% sur le dernier trimestre. Entre juillet et septembre, le ratio d'e-mails émis contenant une pièces jointes dangereuses serait passer de 1 pour 3333 à 1 pour 416. La société qui publie un classement trimestriel des douze premiers pays émetteurs de spams alerte d'autres parts sur l'entrée la Colombie (11e), de la Thaïlande (12e) et de l'Inde (7e) dans le classement.
Pour Symantec, qui vient de rendre public une étude sur la cybercriminalité, ces activités sont soit issues d'organisation de type mafieuse, qui y voient un prolongement de leurs activités, soit issues d'individus isolés qui font fleurir le marché noir des fraudes bancaires et de l'usurpation d'identité.
La fermeture de l'hébergeur californien McColo, la semaine dernière, et la chute presque instantanée du nombre de pourriels n'aura donc durée qu'un temps. Selon le spécialiste de la sécurité Marshal, les pourriels représenterait 150 milliards d'envois chaque jour.