Rebelote. À nouveau, Reporter sans Frontière (RSF) s'insurge contre la politique de « censure » de l'État Turc. Déjà inaccessible depuis le 5 mai dernier, le site de partage de vidéo YouTube (Google) fait l'objet d'une quatrième procédure judiciaire demandant sa fermeture. Le site porterait atteinte à la mémoire d'Atatürk, le fondateur de la République turque en 1923, et diffuserait des images soutenant le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit dans le pays.
« Nous le répétons : le blocage de YouTube est abusif. L'obstination dont font preuve les autorités est inadmissible (...) Censurer cette plateforme d'échange en ligne signifie porter atteinte à la liberté d'information des citoyens turcs », déclare l'organisation.
La procédure, ordonnée par le tribunal de police de la sous-préfecture de Cubuk (Ankara), se base sur la loi 5651 qui « est la source principale de la détérioration de la liberté d'expression sur Internet en Turquie », poursuit RSF. Elle ordonne aux fournisseurs d'accès de bloquer l'accès aux sites « susceptibles d'inciter au suicide, à la pédophilie, à l'usage de stupéfiant, à l'obscénité, à la prostitution » ou... de « contredire la loi d'Atatürk ».
La Turquie se place actuellement au 102e rang du classement mondial 2008 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.