Les internautes britanniques ont ainsi découvert que leurs connexions étaient filtrées à leur insu, une méthode qu'on est habitués à voir en Chine mais qui fait officiellement ses premières armes en occident. Plusieurs fournisseurs d'accès coopérant avec l'IWF ont par conséquent interdit l'accès à la page incriminée par le biais de relais transparents (proxies) qui analysent le trafic et le bloquent en fonction de certains critères, dans ce cas précis en s'appuyant sur une blacklist soumise par la fondation indépendante anglaise.
En raison du système anti-vandalisme employé par Wikipédia, la plupart des clients des FAI s'appuyant sur la liste noire de l'IWF ne peuvent plus éditer le contenu de l'encyclopédie de manière anonyme, mais peuvent en revanche y accéder. Les quelques adresses IP utilisées par les proxies et par conséquents par des milliers d'internautes sont identifiées par Wikipédia comme celles d'utilisateurs abusifs qui ne sont donc plus autorisés à modifier les pages de l'encyclopédie collaborative. Les utilisateurs enregistrés conservent quant à eux un accès complet à cette dernière.
Ironie du sort, et en dépit du blocage qui peut d'ores et déjà être facilement contourné, la page en question a reçu 200 fois plus de trafic qu'à l'accoutumée en une seule journée. Les administrateurs de Wikipédia s'étonnent aussi de la réaction tardive de l'Internet Watch Foundation, car l'album qui arbore une couverture certes controversée est toujours largement disponible dans le commerce, et ce depuis sa sortie dans les années 1970. Notons enfin qu'un projet de filtrage similaire destiné à être inclus dans la future loi d'orientation sur la sécurité intérieure est à l'étude en France, obligatoire cette fois, alors qu'au Royaume Uni les fournisseurs d'accès sont pour le moment volontaires.