Un peu plus d'une semaine après le lancement de sa campagne de lutte contre les escroqueries, la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie vient d'officialiser les chiffres de la délinquance sur Internet. Selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), les escroqueries et les abus de confiance ont grimpé de plus de 20%, en particulier les arnaques liées aux TIC.
« En période de crise, les escrocs sont toujours très actifs et les victimes potentielles plus nombreuses puisque tout le monde est un peu à la recherche du bon coup, de la bonne affaire. Enfin, le panel de victimes internautes continue à s'étendre avec la poursuite de l'augmentation du taux d'équipement des ménages en ordinateurs et celle du commerce en ligne », expliquent les services concernés. « Si on prend le cas des escroqueries dites à la nigériane (ces histoires abracadabrantes d'héritage mirobolant à partager en échange d'une aide financière d'urgence), les tentatives par courrier se chiffraient par dizaines chaque année. Par mails, elles se comptent aujourd'hui par dizaines de milliers », poursuivent-ils.
Pour preuve, le succès du numéro info-escroqueries (0811 02 02 17) qui recevrait près de 200 appels par jour ou encore de la plate-forme internet-signalement.gouv.fr que près de 66.000 internautes viendraient visiter quotidiennement. « En une semaine, nous avons déjà enregistré 600 escroqueries. Essentiellement des spams nigérians et des affaires de vente à distance », confirmait, hier, un fonctionnaire interrogé par le Journal du dimanche.