Pris isolément, un processeur Atom (mono-coeur) offre logiquement des performances bien inférieures à celles des processeurs serveurs (Xeon si l'on reste chez Intel), mais avec une consommation électrique jusqu'à dix fois inférieure. Avantage auquel s'ajoute celui du prix : quelques dizaines de dollars pour un Atom, contre plusieurs centaines, voire milliers, pour les Xeon les plus rapides.
Un serveur reste généralement alimenté en permanence, mais ne serait pleinement utilisé que 25% du temps, ont encore observé les ingénieurs de Microsoft. Afin de maximiser l'efficacité, il faudrait donc disposer de machines capables de sortir ou d'entrer en veille très rapidement, ce que sait bien faire l'Atom, initialement destiné aux ordinateurs portables à bas prix.
Dès lors, il devient intéressant pour l'éditeur d'envisager la réalisation d'une couche logicielle, Marlowe, spécialement conçue pour administrer des racks dans lesquels on empilerait des processeurs par dizaines, dont la première démonstration a été faite au Techfest, fin février. Tout ou partie d'un système d'exploitation, Marlowe agirait comme un moteur chargé de répartir la charge entre les différents processeurs, les faire entrer ou sortir de veille et gérer l'alimentation électrique de la façon la plus flexible qui soit afin de ne jamais utiliser plus de ressources que nécessaire.
A l'heure du cloud computing (applications hébergées à distance, au lieu d'être installées sur le poste client) et de la multiplication des centres de données, Microsoft voit en Marlowe un excellent moyen de diminuer la consommation électrique de ses grappes de serveurs, et donc d'abaisser les coûts de fonctionnement de l'ensemble. Intel pourrait en revanche se montrer moins emballé par cette idée.