Plus simple, plus riche, plus rentable ? Quinze jours après la refonte du portail M6.fr, la division nouveaux médias du groupe TF1 précise ses ambitions sur le Web, articulées autour d'un vaisseau amiral refondu : TF1.fr. Principal atout du site, outre une ergonomie revue : une foule de contenus vidéo, que TF1 entend bien monétiser rapidement... et sérieusement, notamment grâce à la mise en place d'un dispositif de mesure d'audience combinant TV et vidéos en ligne.
Fer de lance de cette offre : un dispositif de catch-up TV qui permettra de revoir sur le Web la plupart des contenus diffusés à l'antenne dans un délai de sept jours. Contrairement à M6 (éditeur de NetEco.com), qui a pris le parti de créer marque et site dédiés pour sa télévision de rattrapage, M6Replay.fr, TF1 intègre cette offre à son portail.
Au total, elle représente environ 60% de la grille entre 18 et 24h (sont exclus cinéma, sport, et certaines séries américaines à succès proposées en vidéo à la demande payante). S'ajoutent quelque 16.500 programmes court, archives de la chaine et extraits de programmes populaires, ainsi qu'un zapping quotidien. Une partie des vidéos est proposée en « HD ».
Pour soutenir cette offre, le site s'articule autour de grands volets : information, divertissement, contenus relatifs aux programmes et interactions, avec un espace dédié aux échanges entre la chaîne et ses internautes. 45 mini-sites, dépendants du portail, représentent les principaux contenus de l'antenne.
Reste à monétiser cette offre. « Aujourd'hui, le chiffre d'affaires pour la vidéo sur Internet est modéré, le marché n'est pas encore mature », commente Olivier Abeccassis, directeur général adjoint d'eTF1. Pour le développer, « il faut de l'offre, de la puissance, et surtout de la mesure ». Premier groupe média sur le Web français, TF1 dispose a priori des deux premiers.
Afin de développer le troisième, la chaine annonce son intention de recourir à la solution « Streaming TV » de Mediamétrie, qui permet de mesurer en temps réel le comportement des internautes qui consultent des vidéos sur le Web, analyser le temps passé devant chacune et déterminer des profils. Pour TF1, qui revendique un milliard de vidéos consommées en ligne en 2008, l'objectif est clair : parvenir dès 2010 à la convergence de la mesure d'audience en télévision associée à la mesure d'audience des vidéos sur Internet, pour une « véritable industrialisation de la vidéo sur le Web ». Et confirmer ainsi l'idée selon laquelle la vidéo sur le Web n'a pas vocation à phagocyter les parts de marché de la télévision, mais bel et bien à les compléter.
En attendant, le groupe entend faire jouer tous les leviers possibles pour augmenter à la fois le trafic sur son portail et le temps moyen par visite. Au programme : version mobile du site et application iPhone à venir, ou dispositif événementiel en partenariat avec le réseau social Facebook, sur le modèle exact de ce qu'avait fait CNN lors des élections américaines. Viendront ensuite MyTF1, fin 2009, déclinaison des services de TF1.fr sur les box opérateurs, puis, début 2010, l'offensive du groupe en matière de jeux et paris en ligne.