L'appétit de France Télécom en Afrique commence à faire des vagues. Alors qu'il tente de récupérer son dû auprès d'Orascom, l'opérateur historique français est de nouveau freiné dans ses perspectives de croissance, cette fois-ci au Sénégal. Les syndicats de l'opérateur historique Sonatel dénoncent « une recolonisation par les Français ».
Conclu début avril avec l'État sénégalais, l'accord prévoit la vente de 9,87% des parts de Sonatel à FT pour environ 300 millions d'euros. Le groupe français passerait ainsi de 42,3% à 52,2% du capital. L'État sénégalais resterait, lui, le deuxième actionnaire avec 17,28% des parts. Il justifie la vente de ces actions par « un besoin d'argent » de l'État pour financer notamment la construction d'infrastructures et le paiement de la dette due au secteur privé national.
Reste que le Syndicat des travailleurs de Sonatel (Syts) et le Syndicat national des postes et télécommunications (SNTP) « n'accepteront jamais la recolonisation du système des télécommunications par les Français ». Ils viennent donc de déposer un préavis de grève couvrant trente jours. Le 10 avril dernier déjà, les deux organisations avaient organisé une « journée ville morte » ou « présence négative » dans les agences de Sonatel. La société, qui a adopté la marque Orange en 2006, est pourtant associée à FT depuis 1996.
France Télécom est présent au Sénégal (63% des parts de marché d'après l'AFP), mais aussi en Guinée Équatorial (100%), au Mali (84%), à Madagascar et à Maurice (58%), en Égypte (48%), au Cameroun (42%), en Cote d'ivoire (39%), en Centre Afrique (31%), en Guinée (26%), en Guinée Bissau (18%), au Niger (10%) et plus discrètement au Kenya et en Ouganda.