Le e-commerce français ne connaît pas encore la crise. A quelques heures d'intervalle, Benchmark Group et l'ACSEL ont publié les conclusions d'études consacrées au secteur du commerce électronique hexagonal faisant état d'un ralentissement de la croissance du secteur.
Après avoir observé une hausse de 33% en 2006, de 25% en 2007 puis de 20% en 2008, Benchmark estime que le secteur devrait se limiter à une croissance de 8% en 2009 pour atteindre tout de même un chiffre d'affaires de 15,1 milliards d'euros.
« Même si la crise affecte durement les marchés sur lesquels les achats en ligne sont déjà très développés comme le tourisme ou les produits high tech, Internet continue de gagner des parts de marché sur les autres canaux de distribution. Les tensions sur le pouvoir d'achat et la montée des inquiétudes liées à la crise favorisent le développement des achats "malins". Les consommateurs vont davantage comparer, être plus attentifs aux promotions et aux bonnes affaires. Tout cela devrait donc favoriser le e-commerce au détriment des autres canaux de distribution. » indique Stéphane Loire, Directeur des études du Benchmark Group, dont la société a interrogé 56 marchands.
Limitant son étude au premier trimestre de l'année 2009, l'Acsel est plus optimiste dans son dernier baromètre puisqu'elle observe une croissance de 20% contre 40% l'année dernière sur la même période. Selon cette association professionnelle, les e-commerçants ont enregistré un chiffre d'affaires de 4,02 milliards d'euros contre 5 milliards d'euros pour les intermédiaires financiers.
« La croissance marque clairement une pause, mais l'e-commerce est un des rares secteur à tirer son épingle du jeu dans un contexte de crise systémique majeure. Les acteurs « installés » connaissent en moyenne un ralentissement assez logique de leur activité, alors que les acteurs récents ont une croissance forte et que l'arrivée de nouveaux acteurs tire vers le haut la progression du e-commerce en France. » commente le Président de l'ACSEL, pierre-kosciusko-morizet.
Deux études qui confirment en tout cas un ralentissement de la croissance pour le secteur, une tendance amorcée bien avant l'éclatement de la crise économique et qui témoigne sans doute d'une prochaine maturité pour cette activité, déjà pratiquée par plus de 20 millions d'internautes français.