Des centaines de salariés de Nortel France (Nortel Networks SA ou NNSA) poursuivent ce vendredi le mouvement de grève engagé le 7 juillet. Leur objectif consiste à « faire entendre à la direction et à l'administrateur judiciaire leur colère quant à la procédure de liquidation engagée depuis le 28 mai par décision du tribunal de commerce de Versailles », a déclaré la CFTC dans un communiqué. Selon le syndicat, plus de 330 salariés de Nortel Networks SA sur 680 collaborateurs maintiennent depuis mardi un piquet de grève filtrant les entrées sur le site de Châteaufort (78). Comment en est-on arrivé là ?
Equipementier réseau d'origine canadienne, Nortel a été placé en janvier 2009 sous la protection de la loi américaine sur les faillites (Chapter 11). Parallèlement, la multinationale a annoncé supprimer 3200 emplois supplémentaires sur un effectif mondial d'environ 26.000 collaborateurs. En France, la justice a prononcé la liquidation de NNSA (680 collaborateurs) au printemps. En l'absence de repreneur, celle-ci sera effective fin août. A ce jour, les salariés de Nortel Networks SA se seraient vus proposer « les indemnités minimums conventionnelles » complétées d'une indemnité d'aide au départ (IAD) « conditionnée au fruit des ventes des activités du groupe Nortel en démantèlement. » La CFTC parle d'un marché de « dupes ».
Le comité d'entreprise a transmis une lettre au cabinet Ernst & Young. Certains de ses membres auraient été chargés d'administrer le groupe Nortel en Europe. Les administrateurs, poursuit la CFTC, ont été mandatés par décision d'une cour de justice anglaise dans le cadre du 'Insolvency Act', équivalent britannique du Chapter 11 américain. Dans cette lettre, l'organisation « dénonce la gestion désastreuse de cette restructuration, qui se fait au détriment de Nortel en France en se matérialisant par une liquidation judicaire supprimant de 480 à 680 emplois à bon compte. » Les revendications des salariés grévistes soutenus par la CFTC ont par ailleurs été remises à l'administrateur judiciaire français de la société : Maitre Franck Michel.