Le point de vue de Microïds sur la distribution des jeux

Jean-Marc Oliveres
Publié le 16 juillet 2009 à 10h47
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Au travers d'un communiqué de presse, la société Microïds annonce que ses ventes en distribution numérique (via Metaboli en Europe et Big Fish Games aux États-Unis) vont dépasser les ventes de boîtes de jeux en magasin et anticipe une accélération du poids de la distribution numérique en 2009, avec une croissance attendue de 300% par rapport à 2008.

Il est vrai que de plus en plus de sociétés proposent leurs jeux à la fois en version digitale et en version boîte. Le choix du téléchargement directement sur le site des éditeurs permet aussi souvent d'obtenir le titre désiré bien avant sa sortie officielle dans les magasins. Mais encore faut-il pouvoir trouver le jeu dans ces magasins...

En effet, la politique de référencement des réseaux de distribution traditionnelle en magasin privilégie les nouveautés plutôt que le fonds de catalogue. Ainsi, toujours selon Microïds (mais il s'agit bien là d'un constat général), la grande distribution se concentre sur « le 20 des 80 », c'est-à-dire ne référence que les 20% de produits qui réalisent 80% des ventes. Il devient donc de plus en plus difficile de trouver des titres anciens, pourtant toujours de qualité, dans les linéaires. Allant encore plus loin, à partir du moment où un titre est distribué en ligne, certaines enseignes refusent de les mettre dans leurs rayonnages.

Des rayonnages qui occupent une place ridiculement faible, alors qu'il s'agit du loisir le plus important et le plus pratiqué du moment. En dehors des grosses sociétés qui fournissent elles-mêmes des linéaires importants aux enseignes pour promouvoir leurs produits à certaines périodes clés, le reste du temps c'est bien peu garni.

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Microïds, notamment éditeur de très célèbres titres d'aventure énonce dans son communiqué : « Par conséquent, de très nombreux jeux encore très demandés par les joueurs, sont devenus introuvables en réseaux traditionnels. Les amateurs d'aventure, par exemple, éprouvent les plus grandes difficultés à trouver en magasin les aventures de Kate Walker (Syberia et Syberia 2), pourtant toujours des best-sellers en distribution digitale : Syberia est resté dans le Top 10 des meilleurs jeux aux USA pendant trois mois début 2009 (sur le réseau Big Fish Games). Il en est de même pour de nombreuses références du genre, comme les jeux de Cryo dont les premiers titres, Egypte ou Atlantis, viennent d'être remasterisés pour la distribution digitale. »

Enfin, Emmanuel Olivier, Président de Microïds, précise : « Pourrions-nous imaginer que « Tintin au Congo » de Hergé ne soit plus distribué au motif que cette BD serait ancienne ? Est-ce pensable que « Les Temps Modernes » de Charlie Chaplin ne soit plus diffusé sous prétexte que ce chef d'œuvre est muet et en noir et blanc ? Certes le paramètre technologique complique la gestion du catalogue, mais il est tout de même regrettable que l'évidence de la qualité des titres ne soit pas le critère clé de choix des œuvres multimédias et des jeux vidéos à distribuer. Et ceci pourquoi ? Parce que les dirigeants des enseignes de la grande distribution sont de la génération des « enfants de la télé » et pas des « enfants du jeu vidéo ». Résultat : des linéaires de DVD illimités dans la grande distribution... mais pas de place pour l'industrie culturelle clé du 21ème siècle ! »

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