Bien sûr, ces chiffres ne concernent que les États-Unis et il serait malaisé de les étendre à l'ensemble de l'Amérique du Nord ou à l'Europe. Ils traduisent toutefois bien le malaise après une année 2008 qui a battu des records. Plus intéressant encore, ils mettent en lumière un certain changement des habitudes puisqu'à côté des ventes retail, NPD avance quelques données concernant les ventes « en ligne ».
Nous n'avons pas les résultats d'autres plateformes telles que GamersGate ou Impulse, mais la tendance semble générale et alors que les sorties retail / « en ligne » coïncident de plus en plus, le poids des solutions dématérialisées n'est pas près de se réduire. Jeff Steele de Direct2Drive estime d'ailleurs que la croissance de son service en 2010 sera plus ou moins identique.
Si le PC est à la pointe de ce mouvement, les consoles ne sont pas en reste et, en attendant les chiffres de Sony ou Nintendo, on se contentera de ceux de Microsoft. Ainsi, le Xbox LIVE a connu sur les six premiers mois de 2009 par rapport à ceux de 2008 un accroissement des téléchargements de l'ordre de 73 %... Alors même que le carton Battlefield 1943 n'est pas encore comptabilisé.
Une transition bien réelle vers la dématérialisation s'opère donc dans le jeu vidéo, mais celle-ci n'est pas encore suffisamment avancé pour contrebalancer les effets d'un marché retail morose. Des analystes tels que Michael Pachter précise ainsi qu'en estimant le marché du téléchargement à 1 ou 2 milliards de dollars, on reste encore très loin des 26 milliards du retail.
Du coup, et comme si nous pouvions en douter, il n'est pour l'heure pas question de parler de phagocytage du marché retail par la distribution dématérialisée. Pas de phagocytage certes, mais une évolution diamétralement opposée : le marché retail ne devrait, au mieux, retrouver le sourire qu'à la faveur de l'automne alors que la distribution dématérialisée n'en finit plus de croître.