En dévoilant le smartphone Pre aux Etats-Unis, Palm s'est lancé le défi de redorer le blason de sa marque. Le terminal présente en effet un nouveau système interne, un écran multipoint et la synchronisation des médias avec un logiciel phare : iTunes, au grand dam d'Apple. C'est ainsi que les deux sociétés californiennes jouent depuis quelques temps au chat et à la souris. Un mois après la sortie du Pre le 13 juin dernier, Apple a publié une mise à jour de son logiciel en version 8.2.1 qui « corrige un problème avec la vérification des appareils Apple ». Un représentant de la firme de Steve Jobs avait alors admis que ce correctif « désactive la synchronisation avec les dispositifs qui se font passer pour un iPod, y compris le Palm Pre ».
Le 24 juillet dernier, Palm a publié la version 1.1.0 de son système WebOS rectifiant le tir, mais pour combien de temps ? Apple a en effet crié haut et fort que les tentatives de compatibilité avec iTunes de ses concurrents ne resteraient pas très longtemps effectives. Pour cette raison Palm a déposé une plainte auprès de l'USB-IF (USB Implementers Forum, Inc,) un organisme chargé de promouvoir la technologie USB et de veiller à ce que les implémentations des fabricants respectent certaines spécifications. Kevin Morishige, le directeur de Palm, explique ainsi qu'au fil des années plusieurs fabricants ayant implémenté le standard USB ont bénéficié d'un système interopérable lequel aurait par ailleurs accélérer la compétition sur le marché des appareils multimédia. Selon M. Morishige, c'est précisément le standard USB qui aurait permis a Apple de vendre des millions d'iPod et d'iPhone puisque ces derniers sont compatibles avec différents systèmes d'exploitation. En imposant certaines restrictions à son logiciel iTunes Apple irait ainsi à l'encontre de l'objectif du standard USB.
Afin de rendre le Pre compatible avec iTunes, Palm doit contourner certains systèmes de sécurité et faire passer son téléphone pour un iPod. La firme estime que cette pratique est acceptable et est une réponse directe à la restriction mise en place par Apple. En novembre dernier, l'Electonic Frontier Fondation, une association internationale chargée de défendre les libertés d'expression sur Internet, avait estimé que les efforts d'Apple dans la restriction de la synchronisation d'iTunes était en violation de la loi DMCA stipulant le fonctionnement des droits d'auteurs aux Etats-Unis. Plus précisément, Apple n'aurait pas le droit de verrouiller le fichier iTuneDB, qui répertorie les albums et artistes de la bibliothèque d'iTunes. En effet, l'EFF compare ce fichier à un document édité au travers de Safari sur lequel Apple n'aurait pas plus de droit.