Encore inconnu du grand public il y a quelques années, le terme de "smartphone" est entrée dans le langage commun pour désigner des téléphones aux fonctions les plus avancées. Mais que désigne exactement ce terme ? A mesure qu'il se démocratise, sa définition n'a t-elle pas tendance à évoluer ?
Début août, le puissant institut Gartner, spécialisé dans les études de marché, a publié son classement des principaux constructeurs de téléphones mobiles. Si Nokia, Samsung ou LG dominent le classement des "téléphones", dont 286 millions d'unités ont été écoulées au dernier trimestre, les deux constructeurs sud-coréens sont par contre absents d'une second classement, spécifiques aux "smartphones" (40 millions d'unités ce trimestre), dominé par Nokia, RIM (Blackberry) ou encore Apple (iPhone). Cette distinction est-elle justifiée ?
Historiquement, un smartphone est un "smart telephone", c'est à dire un téléphone intelligent, doté de capacités proches d'un véritable ordinateur. A l'image des Nokia Communicator apparus à la fin des années 90 ou de l'actuel iPhone d'Apple, ces appareils sont non seulement équipés d'un module de radiocommunication pour la voix et l'échange de données mais également de fonctions bureautiques (agenda, carnet d'adresses, prise de note, messagerie,...) et de fonctions multimédia (photo, musique, vidéo, jeux, navigation sur internet).
Une définition qui pourrait parfaitement convenir aux derniers modèles Samsung ou LG, embarquant ces fonctions bureautiques et multimédia, mais qui ne correspond pas à celle retenue par Gartner. "Un smartphone est un appareil dédié aux communications mobiles, utilisant un système d'exploitation ouvert, et acceptant les applications tierces écrites par une communauté de développeurs" tranche Carolina Milanesi, Directrice de recherche chez Gartner, et spécialiste du sujet.
Rompant avec la notion du téléphone intelligent de la fin des années 90, le smartphone de la fin des années 2000 serait donc avant tout basé sur des systèmes d'exploitations comme Symbian, Windows Mobile, iPhone OS, Blackberry OS ou Google Android et ouvert aux applications tierces, notamment grâce aux nouveaux kiosques de téléchargement comme l'App Store.
Une définition qui permet à Nokia de dominer le classement Gartner des "smartphones" avec des produits grand public comme ses N-Series, basés sur Symbian S60, mais qui exclue des produits comme le Samsung Player Jet ou le LG Arena, deux téléphones tactiles et multimédia, basés pour leur part sur des systèmes d'exploitations propres aux deux constructeurs.
"Personne n'a la même définition du mot smartphone. Il serait plus judicieux de parler d'openphone pour désigner des téléphones basés sur des systèmes d'exploitations ouverts" reconnait Olivier Raynaud, Directeur technique produit chez LG mobile France, une société qui commercialise par ailleurs des smartphones sous Windows Mobile.
Pragmatiques, les constructeurs coréens Samsung et LG proposent en tout cas des produits sous OS fermé et sous OS ouvert, développent leurs propres interfaces graphiques (TouchWizz pour Samsung, S-Class pour LG) et promettent même prochainement le téléchargement de widgets sur leurs combinés.
Un positionnement qui pourrait peut être un jour leur permettre, avec 55 et 30 millions de combinés vendus chaque trimestre, de devenir les leaders du segment des "smartphones" si Gartner était amené à faire évoluer sa définition...
Les 7 smartphones qui ont marqué l'histoire
Nokia Communicator 9000 : Lancé dès 1996, le Nokia communicator est le premier téléphone à proposer des applications de bureautique comme la messagerie ou l'agenda. Succès commercial, il sera suivi de nombreux modèles dont le successeur est sans doute le tout nouveau N97, avec clavier coulissant et écran tactile.
Alcatel One Touch Com : En association avec la japonais Sharp, Alcatel dévoile en 1998 son "One Touch Com", un ambitieux téléphone agenda équipé d'un des tous premiers écrans tactiles. Dans la foulée, Alcatel commercialisera le OneTouch Pocket, premier modèle équipé d'un navigateur HDML, l'ancêtre du WAP.
Sagem WA3050 : Habitué aux produits d'entrée de gamme, Sagem surprend le marché en proposant dès 2001 le premier Smartphone tactile sous Windows Mobile. Le WA3050 sera d'ailleurs suivi deux ans plus tard du MyS-7, un autre modèle, en couleur et sans écran tactile, mais toujours sous Windows Mobile.
Palm Treo 180 : Premier smartphone sous Palm OS, le Treo 180 est lancé en 2002 par Handspring, la société fondée par les concepteurs du Palm Pilot. Après avoir longtemps misé sur les ordinateurs de poche, Palm finira d'ailleurs par racheter Handspring et ainsi faire son entrée sur le marché des smartphones qu'il continue d'occuper avec ses gammes Centro, Treo et Pre.
Blackberry 5810. Spécialiste du pager, RIM se lance en 2002 sur le marché des smartphones avec sa gamme Blackberry. Orienté messagerie, ces produits seront plébiscités par les dirigeants de grands groupes nord-américaines avant de séduire des millions de cadres à travers le monde.
Sony Ericsson P800 : Après plusieurs années de gestation, le Sony Ericsson inaugure dès 2003 la plate-forme Symbian, née sur les cendres d'EPOC32, le système d'exploitation des Psion. Lancé en 2003, le P800 sera suivi d'autres produits comme le P900, le P990 et prochainement le Satio, toujours basé sur Symbian
Apple iPhone. Après plusieurs années de R&D, l'iPhone n'est officiellement dévoilé qu'en 2007. Mais Apple voit juste en lançant une machine à l'ergonomie révolutionnaire grâce à son écran tactile multi touche. Pensé pour l'internet mobile, l'iPhone est en outre le premier smartphone vendu avec des forfaits data illimités.
La définition du smartphone est-elle obsolète ?
Publié le 19 août 2009 à 15h05
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