Fort du succès de sa télévision de rattrapage, le groupe M6 a annoncé mercredi l'ouverture prochaine de trois nouveaux services visant à étendre cette « expérience vidéo ». Les deux premiers seront gratuits, financés par la publicité, comme l'est aujourd'hui M6 Replay. Le troisième, M6 VOD, signe le retour de la sixième chaîne dans l'univers de la vidéo à la demande payante.
Capitaliser sur le modèle Replay
« M6 Replay est le service de catch-up qui offre la couverture la plus exhaustive du marché », s'est félicité mercredi matin Valéry Gerfaud, directeur général de M6 Web - (filiale de M6 et éditeur de Neteco). Le service revendique une audience de plus de deux millions de visiteurs uniques consommant quelque quatorze millions de vidéos chaque mois, doublée de belles capacités de monétisation avec un CPM (coût pour mille impressions) catalogue d'environ 90 euros, 150 annonceurs « fidèles » et un bêta de mémorisation qualifié d'excellent, à 29,3%. Dans les semaines à venir, le modèle sera donc transposé à la cousine de M6 de la TNT, avec le lancement de W9 Replay.
En attendant, le groupe ouvrira jeudi les portes de M6 Bonus, un portail complémentaire à Replay, qui dispensera des contenus inédits sur le Web, extraits ou inspirés des programmes diffusés par la chaîne : coulisses, interviews des présentateurs ou séquences off. « L'objectif est de créer le buzz autour de nos programmes », explique M6, qui parle de trois mille vidéos disponibles au lancement.
En parallèle de ces deux nouveaux sites financés par la publicité, M6 ouvrira un troisième volet, dédié à la vidéo à la demande payante. Opéré par Video Futur, il se distinguera grâce à un « Pass Séries », facturé 5,99 euros par mois, conférant un accès illimité à une sélection d'épisodes de séries diffusées sur M6 ou W9. En ouvrant l'accès au reste de la saison en cours, voire aux saisons précédentes, d'une série diffusée par M6, il interviendra donc comme un complément à Replay, lequel permet d'accéder gratuitement aux épisodes diffusés à l'antenne pendant sept à quinze jours.
A l'instar de ce que fait déjà TF1, M6 mettra par ailleurs en place une offre permettant de regarder en avant-première les épisodes de séries le lendemain de leur diffusion aux Etats-Unis. Les contenus seront alors accessibles en version originale sous-titrée, facturés 1,49 euro la pièce. Enfin, M6 VOD disposera d'un volet cinéma d'environ cinq mille films en paiement à l'acte, proposés sur le mode de la location (à partir de 3,99 euros) ou du téléchargement définitif (14,95 euros pour un titre récent tel que Harvey Milk). Réservé, dans un premier temps, aux ordinateurs, M6 VOD sera rapidement porté sur la NeufBox de SFR.
M6, un jour en direct sur Internet ?
En introduction à l'annonce de ces nouveautés, Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, a déploré que la régulation actuelle empêche la chaîne de diffuser ses contenus en direct sur Internet. « Il est agaçant de voir que certains diffusent nos programmes alors qu'on ne peut pas le faire nous-même », a-t-il déclaré. Il a par ailleurs regretté que les opérateurs de services de télévision payants (Orange, Canalsat et consorts) soient en mesure de diffuser les chaînes gratuites sans leur reverser la moindre rémunération, selon le principe du must carry. « Une loi, ça peut se changer », a-t-il laissé entendre.