Il semble loin le temps où le gouvernement reprochait aux smartphones Blackberry du canadien RIM de n'être pas assez sécurisés pour être utilisés par de hauts fonctionnaires de l'État.
Car depuis quelques mois, les terminaux Blackberry se sont en effet frayés un chemin dans quelques entreprises du secteur public. Au nez et à la barbe de terminaux exploitant d'autres plateformes mobiles pour entreprises. Les enjeux financiers sont importants, le secteur public devant investir cette année 5,7 milliards d'euros pour ses dépenses informatiques selon le cabinet d'études IDC.
Et malgré le contexte économique morose, seuls 30% et 26% des entreprises ont déclaré vouloir engager des actions pour réduire leurs coûts dans respectivement l'informatique et les télécoms. Dans le secteur de la mobilité, IDC table sur deux marchés qui vont d'ici 2012 générer le plus de chiffre d'affaires : l'email mobile (entre 10 et 50M d'euros de CA) et les applications métiers (entre 110 et 170M d'euros de CA).
Dans ce domaine, une concurrence de plus en plus acharnée se met en place avec à la fois des offres de Microsoft avec sa plateforme Windows Mobile - le leader du segment Pro en France -, de Nokia avec ses terminaux série E (pour entreprises) et son offre Messaging, et bien sûr de RIM avec ses Blackberry et sa solution de messagerie Push intégrée. Et pour séduire davantage d'entreprises du secteur public, ces acteurs doivent répondre selon IDC à quatre critères : un ROI établi par avance, un terminal performant, une nouvelle gestion de son poste de travail et enfin et surtout une sécurité accrue.
Pour aller dans ce sens, RIM a su s'imposer face à ses concurrents dans la mairie du Havre qui propose actuellement à une petite centaine d'élus d'utiliser un Blackberry pour consulter leurs emails ou leurs calendriers en déplacement. « Nous avons choisi la solution de RIM - avec notamment une flotte de Blackberry Pearl et deux serveurs BES - pour leur rapport qualité / prix », précise Amandine Wilhem, technicienne informatique à la mairie du Havre. Dans un second temps, des applications métiers devraient être déployées sur ces terminaux pour permettre aux citoyens d'interagir plus aisément avec les élus.
La ville de Clichy La Garenne a pour sa part déployé un Blackberry pour le maire et 50 autres pour les membres de son cabinet. Le tout en plus d'un serveur de messagerie BES, l'objectif étant ici encore de consulter ses différents calendriers à distance ainsi que ses emails.
La jeune pousse Synox est même allée encore plus loin avec différentes applications Blackberry - dont Domobile développée pour les Offices HLM, en partenariat avec l'URO du Languedoc Roussillon et SFR -, pour permettre aux concierges des HLM de faire un état des lieux d'un bien immobilier grâce au smartphone (photos géolocalisées avec commentaires associés) ou pour permettre aux citoyens de certaines villes de prendre en photo les tags de différents murs ou de biens publics pour les envoyer à une adresse email qui se chargera de contacter les services de propreté adéquats. Les techniciens de la mairie seront ainsi avertis en temps réel de nouveaux tags directement depuis leur Blackberry.