Sex App Shop : "Nous allons devenir l'iTunes du X"

Alexandre Laurent
Publié le 08 janvier 2010 à 23h40
En direct de Las Vegas. On le sait, les contenus pornographiques n'ont pas droit de cité sur l'App Store, le kiosque de téléchargements d'applications pour iPhone et iPod Touch. Les amateurs n'avaient donc d'autre choix que de se tourner vers des sites Web... jusqu'à ce qu'arrive Sex App Shop, une boutique en ligne qui a trouvé le moyen de permettre aux utilisateurs d'iPhone le téléchargement d'applications X, galeries photo ou vidéos, sans en référer à Apple et sans qu'il soit nécessaire de modifier son iPhone sur le plan logiciel (jailbreak). A l'occasion d'un événement voisin du CES, rencontre avec Steve August qui, lorsqu'il n'anime pas le show qu'il partage avec Maria The Snakebabe à Vegas, gère le développement de Sex App Shop, tout en y jouant le rôle de directeur artistique (sic).

Clubic.com - Salut Steve. Comment peut-on proposer au téléchargement des applications sur iPhone sans le consentement d'Apple, et sans passer par la case jailbreak ?

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Steve August - Salut ! Hey, c'est cette technique qui fait qu'on gagne de l'argent aujourd'hui, alors je ne vais certainement pas tout déballer, mais je peux t'expliquer le fonctionnement, et tu devrais pouvoir te faire une idée. Lorsque tu te connectes à notre site depuis ton iPhone, on te propose d'installer un raccourci sur le Springboard de ton iPhone. A partir de cette icône, que je place juste à côté de celle d'iTunes parce que la comparaison est inévitable, tu accèdes à notre kiosque de téléchargement.

Là, on trouve des catégories, des top téléchargements, etc. Au niveau des contenus, on a des galeries d'image et des vidéos de quelques minutes. Pas plus long, parce que c'est problématique à télécharger et on sait de toute façon que les gens n'ont pas vraiment besoin de plus (rires). Pour les galeries de photo, les trois premières sont accessibles gratuitement. Si tu veux voir la suite, il faut acheter la galerie 0,99 dollar, le prix d'un morceau sur iTunes.

Une fois achetée, la galerie est téléchargée, et elle devient accessible sur l'écran d'accueil de ton iPhone comme n'importe quelle application. Si tu es connecté à Internet, tu verras en l'ouvrant qu'une recherche de mises à jour s'effectue, mais si tu es offline, tu accèdes à tes photos directement puisqu'elles sont stockées dans ton téléphone.

Et que dit Apple, dont la réputation de puritanisme n'est plus à faire, de ce kiosque dédié au X ?

SA - Apple ne nous a jamais rien dit. Ils savent qu'on existe, c'est sûr. Nous avons eu pas mal de visibilité en presse ici, et ils ne peuvent pas être passé à côté. Après, nous faisons notre business, sans interférer avec le leur puisqu'ils ne veulent surtout pas faire de X, et sans encourager les gens à modifier leur téléphone donc que veux tu qu'ils nous disent ?

On pourrait même dire que Sex App Shop leur rend service finalement ?

SA - Ce n'est pas moi qui l'ai dit ! (rires) Nous, on sait qu'il y a une demande pour ça, on sait qu'Apple ne veut pas y aller, et on estime qu'on fait les choses correctement. La preuve, ça marche, donc tout le monde y trouve son compte ! Au niveau de nos clients, on s'arrange pour que les relevés bancaires mentionnent notre société, qui édite d'autres petits produits iPhone, et nos galeries offrent une option bien pratique pour éviter de se faire prendre en mauvaise position : incline le téléphone et un faux journal apparait à l'écran.

Après l'iPhone, le monde ?

L'iPhone est déjà un marché colossal, sur lequel on apprend beaucoup et on a encore beaucoup à y faire. Mais à terme, nous devrions porter notre technologie sur d'autres plateformes. On pense à Blackberry et à Android, mais ça n'est pas pour tout de suite.

Et le modèle économique derrière tout ça ?

SA - Ca aussi, on ne va pas rentrer dans les détails, mais disons qu'il faut que nous, on gagne notre vie, et que les éditeurs ou producteurs qui nous confient leurs vidéos et leurs photos la gagnent aussi. Nous sommes en permanence à la recherche de nouveaux contacts et pour l'instant, les retours sont très positifs. On a de grands noms de l'industrie qui sont intéressés, même si je ne peux pas trop dire lesquels pour l'instant. Le modèle intéresse aussi bien les grands que les petits, comme ce type qui vient de partir. Il fait des pornos amateurs, une petite production à laquelle il souhaite donner de la visibilité. On devrait les retrouver sur Sex App Shop ! A terme, on ambitionne de devenir un petit iTunes du X !

Autrement dit, l'affaire est rentable ?

SA - Oui tout à fait ! Nous gagnons vraiment de l'argent, mais pour l'instant, on réinvestit tout et on en profite pour se faire connaitre. Ici, on sponsorise l'Adult Entertainment Expo comme tu le verras sur tous les badges, et ce n'est pas fini ! En parallèle, on lance un autre service, Your App Shop, qui permet à qui le souhaite de mettre en place sa propre boutique, sans avoir à passer par Apple, l'App Store, la validation, etc.

Steve August, merci.

Bien que Steve August ne s'étende pas sur le sujet, on remarque assez vite que Sex App Shop fait appel au moteur de Safari pour l'affichage des contenus. Sa technologie réside donc dans une utilisation maligne des fonctions de mise en cache du contenu. Pour finir, petit rappel de rigueur : le service dont il est question ici est réservé à un public majeur et averti.
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