Valoriser un site historique par les nouvelles technologies
En tirant parti de toutes sortes d'innovations, la 3D mêle même l'infiniment grand à l'infiniment petit, ouvrant de nouveaux horizons, à destination du grand public cette fois. Les chercheurs et étudiants d'un des centres de l'École Nationale Supérieure d'Arts et Métiers (l'ENSAM) travaillent ainsi à reconstituer l'abbatiale Cluny III, autrefois rattachée à l'abbaye de Cluny, dans laquelle le centre a depuis élu domicile. Jusqu'à sa destruction suite à la Révolution française et avec ses 187 mètres de longueur, l'édifice était la deuxième plus grande église de la chrétienté, immédiatement après la basilique Saint-Pierre de Rome.
Pour ce faire, les ingénieurs ont combiné modélisation géographique d'une part, en reconstituant l'environnement à l'aide notamment de photographies aériennes, et modélisation architecturale d'autre part, en utilisant différents types de scanners à laser, pour reconstituer le bâti à moyenne échelle puis les objets (sculptures) à petite échelle. Leur entreprise a de nouveau mis en lumière le manque d'interopérabilité des outils mis en œuvre, bien qu'ils soient par ailleurs très bien faits.
Bien que la reconstitution virtuelle ne soit pas achevée, les chercheurs ont imaginé de nombreuses applications et en expérimentent déjà certaines. Ils envisagent en particulier de remplacer l'audioguide par un visioguide innovant. Le dispositif prendrait la forme d'une tablette, munie de capteurs de positionnement (GPS, accéléromètres), qui permettrait de révéler ce qui se trouvait il y a près de 1 000 ans sous les yeux du visiteur, au travers d'un écran... en attendant que ça ne soit au travers d'un casque de réalité virtuel ?