« Beaucoup d'information est en danger réel de perdition, et ce problème est très largement ignoré du grand public, » note le résumé du rapport. Celui-ci soulève un inquiétant paradoxe : « Nos sociétés génèrent des masses toujours plus grandes d'informations, alors que la durée de vie des supports disponibles pour la conserver n'a jamais été aussi courte. »
Il y a déjà une dizaine d'années, l'Unesco estimait la production annuelle de l'humanité à 1,5 milliard de Gigabits. À ce jour, on estime que les besoins en stockage d'un foyer se situent entre 100 Go et 1 To. Pourtant, « aucun support actuellement commercialisé ne peut garantir une bonne conservation bien au-delà de 5 ou 10 ans environ ! »
Les supports optiques inscriptibles (CD et DVD notamment) auraient ainsi une durée de vie très variable, allant d'une dizaine d'années à moins d'un an. On aurait d'ailleurs constaté de grandes disparités dans la fiabilité de disques d'un même lot, quelque soit leur marque et leur technique de protection, puisque ces supports se dégradent même pendant leur stockage. Les disques durs auraient quant à eux une panne mécanique en moyenne après trois à cinq ans.
Le rapport appelle donc à une prise de conscience et au remplacement successif des supports de stockage, en attendant qu'un support d'archivage digne de ce nom, tel que le « disque centenaire » gravé dans le verre, ne se démocratise...