Les députés n'ont donc pas déçu les attentes du gouvernement. Il faut dire que le projet de loi avait longuement été discuté au Sénat, pour éviter de renouveler le fiasco de la loi instituant Hadopi. Le texte, réglé à la virgule, devait passer l'épreuve des deux assemblées rapidement, malgré l'opposition. Les députés de gauche ont en effet dénoncé les pressions des lobbies et les risques d'addiction. Le parti socialiste, très remonté, a décidé de saisir le Conseil constitutionnel par la voix du président du groupe de députés, Jean-Marc Ayrault.
L'Arjel, dont la mission de préfiguration travaille déjà, sera donc créée dès la promulgation du texte. Elle distribuera les agréments pour les paris hippiques, les paris sportifs, et le poker sur Internet. Le PMU et la FDJ (ex-Française des jeux) perdent du même coup leur monopole, et le jeu des agréments et des sanctions contre les sites illégaux débutera dans la foulée. Pour contrer la cinquantaine de prétendants à l'agrément, le PMU a d'ores et déjà annoncé qu'il proposerait l'ensemble des jeux d'argent libéralisés. La FDJ a pour sa part renoncé aux paris hippiques, mais investira le poker en ligne rapidement. Les autres prétendants attendent avec impatience l'autorisation de faire de la publicité. Nul doute qu'ils seront sur les rangs pour le coup d'envoi de la Coupe du monde de football.