Eastman Kodak a annoncé jeudi s'être placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, près de 131 ans après sa création. Le vétéran de l'image se place aussi sous le contrôle d'un tribunal fédéral le temps d'essayer de réorganiser ses activités. Il indique avoir obtenu une ligne de crédit de 950 millions de dollars sur 18 mois auprès de Citigroup, qui devraient l'aider à maintenir ses activités pendant cette phase de restructuration.
« Ce processus autorisera Kodak à poursuivre ses activités normales pendant que nous réalisons nos objectifs et émergeons comme une entreprise saine et profitable », promet la firme sur le site dédié à cette réorganisation. Kodak assure que rien ne changera sur le plan commercial à court terme et que ses produits et services resteront accessibles comme ils l'étaient avant ce dépôt de bilan.
En parallèle, l'américain tentera de rationaliser sa structure de coûts et d'enfin monétiser son important portefeuille de brevets, en se séparant de ceux qui ne sont pas indispensables au développement de ses lignes de produits. Dans le cadre de son dépôt de bilan, Kodak a fait état d'actifs de l'ordre de 5,1 milliards de dollars, insuffisants pour couvrir une dette qui s'élève, elle, à 6,751 milliard de dollars.
Début janvier, Kodak a engagé des poursuites à l'encontre d'Apple et de HTC, qu'il accuse de violer certains de ses brevets. Une procédure similaire a été initiée à l'encontre de Samsung mercredi 18 janvier. Sa Galaxy Tab enfreindrait elle aussi certains pans de la propriété intellectuelle de Kodak, qui avait déjà obtenu 550 millions de dollars du Sud-coréen lors de précédentes poursuites.