Voici le tour de Getty Images d'annoncer le déploiement de sa propre intelligence artificielle générative. L'entreprise n'a pas eu besoin d'aller très loin pour former son modèle et a simplement utilisé l'immense quantité d'œuvres disponibles dans sa bibliothèque.
Les IA génératrices d'art sont de plus en plus nombreuses, comme en témoigne le déploiement récent de la troisième itération de DALL-E par OpenAI. Getty Images s'est longtemps montrée en défaveur de cette technologie, allant même jusqu'à porter plainte contre Stability AI pour violation des droits d'auteur, au motif que son générateur d'images Stable Diffusion utilisait des photos Getty sans autorisation. En 2022, la banque d'images a également interdit la diffusion et l’achat d’images générées par des intelligences artificielles.
Getty va rémunérer les artistes dont les images ont entraîné le modèle
Avec Generative AI by Getty Images, la société souhaite se prémunir de tout remous judiciaire. Elle assure que les créateurs des images incorporées dans l'algorithme, tels que les designers ou les photographes, recevront une compensation financière pour leur contribution aux ensembles de données d'entraînement, sans pour autant indiquer le montant de cette compensation.
« Il s'agira d'une part de chaque dollar de revenu généré par le service. Nous ne leur verserons pas une redevance unique. Il s'agit d'un flux de revenus permanent pour ces contributeurs, qui repose sur le contenu qu'ils nous ont fourni », précise Craig Peters, P.-D.G. de Getty Images.
Les IA génératrices d'art font l'objet d'importantes critiques de la part des communautés artistiques. Souvent, elles sont entraînées sur des œuvres provenant d'Internet, et donc de créateurs, sans leur attribuer de crédit. Certaines d'entre elles sont également capables de copier le style d'un artiste précis.
Pas possible de créer tout et n'importe quoi
Les images créées avec l'outil de Getty Images bénéficieront d'un filigrane qui indiquera que le contenu provient d'une IA. Pour mettre au point son système, l'entreprise a collaboré avec NVIDIA pour exploiter son modèle Edify, disponible dans la bibliothèque de modèles d'IA générative Picasso. Les puces de la firme américaine alimentent l'immense majorité des modèles d'IA générative dans le monde.
Afin d'éviter qu'elle ne soit utilisée à des fins malveillantes, Getty empêche l'IA de répondre à certaines requêtes. Par exemple, les prompts contenant le nom de personnes réelles ne donnent lieu à aucun résultat. L'outil sera facturé séparément de l'abonnement standard à Getty Images, tandis que la tarification reposera sur le volume de commandes. Les utilisateurs détiendront des droits perpétuels, mondiaux et illimités sur l'image qu'ils ont créée.
De cette manière, Getty Images adopte un modèle similaire à celui d'Adobe avec Firefly. L'IA a elle aussi été entraînée sur le stock d'images sous licence du géant de la création.
Source : The Verge