Hailstorm Visuals / Shutterstock.com
Hailstorm Visuals / Shutterstock.com

Après cinq mois d'une grève historique, la guilde des auteurs américains a annoncé avoir trouvé un accord avec les studios pour mettre fin au mouvement.

Depuis ce matin, les auteurs américains ont quitté le piquet de grève pour se remettre à écrire, mettant donc un terme effectif à la deuxième plus longue grève de l'histoire de la profession. Pour atteindre ce résultat, les studios ont, après des mois sans bouger, accepté de faire des concessions sur à peu près toutes les revendications des scénaristes, ce qui implique une meilleure protection face à l'émergence de l'IA dans les industries créatives et un meilleur partage du revenu par les plateformes de streaming.

Et justement, ces dernières ne vont pas devoir se contenter de revaloriser les auteurs qui conçoivent leurs programmes, mais modifier en profondeur leur service pour offrir plus de transparence sur le succès des programmes en question. Au vu de leur fonctionnement historique, cela signifie un vrai changement de méthode, qui les forcera notamment à publier les véritables chiffres d'audience qu'ils enregistrent.

Les termes de l'accord

Le mouvement social des scénaristes américains était centré autour de deux sujets principaux : la protection de leur métier face à l'émergence de l'IA dans les industries créatives, et une augmentation des revenus qu'ils perçoivent, tout particulièrement de la part des plateformes de streaming payantes.

Et autant le dire tout de suite : ils ont obtenu entière satisfaction. Selon l'accord qui a été trouvé, l'intelligence artificielle ne pourra pas être utilisée pour écrire ou réécrire des scripts ni concevoir des pitchs pour de nouveaux programmes qui seraient écrits par de véritables scénaristes. C'est ce dernier point qui inquiétait le plus, car dans un tel cas, le cadre qui prompte ChatGPT pour lui donner des idées de programmes possède théoriquement les droits dessus… Par ailleurs, le travail de ces auteurs ne pourra pas être utilisé pour entraîner des IA.

Quant aux revenus, la WGA a également obtenu gain de cause : les scripts pour des séries sur les plateformes de streaming devraient voir leurs tarifs augmenter d'au moins 18 %, ce à quoi il faudra ajouter une prime pour les programmes rassemblant le plus d'audience.

Monkey Butler Images / Shutterstock.com
Monkey Butler Images / Shutterstock.com

Pour les plateformes de streaming, cela signifie davantage qu'une simple augmentation du revenus des auteurs

Car jusqu'alors, Netflix, Prime Video ou encore Disney+ étaient plus ou moins libres de présenter les chiffres qu'ils voulaient au moment d'estimer le succès ou non d'une série, et donc le choix de la prolonger, mais aussi les droits d'auteurs pour leurs concepteurs.

Désormais, l'accord qui a été trouvé les forcera à présenter à la WGA des chiffres clairs du nombre d'heures streamées aux États-Unis et à l'international. Ils auront donc beaucoup moins la liberté de terminer prématurément une série à succès (ou l'inverse) en invoquant un manque d'audience basée sur des chiffres opaques. Et si ces données seront protégées du public par une clause de confidentialité, les plateformes de VOD perdent tout de même ici le monopole de l'information.

Il est à noter que la fin de la grève initiée par la Guilde des auteurs ne devrait pas signifier pour autant une reprise des productions. Les acteurs aussi ont démarré leur propre mouvement social, pour des revendications similaires à celles des scénaristes.

Source : The Verge, Wired