Anderson Nascimento / Shutterstock.com
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Comme à chaque fois qu'Elon Musk ou un des dirigeants de X.com prend la parole, c'est pour annoncer un futur radieux et rempli de promesses pour l'entreprise.

Et cela n'a pas manqué avec Linda Yaccarino, la P.-D.G. du réseau social alors qu'elle s'exprimait sur la scène de la Code Conference. Elle a ainsi déclaré pouvoir prédire avec suffisamment de certitude que X.com serait une entreprise profitable à partir de début 2024. Une prédiction que d'aucuns pourraient juger extrêmement optimiste, d'autant que la plupart des affirmations qui l'accompagnaient et qui devaient lui donner de la consistance n'ont pas survécu face aux chiffres que lui a présentés la présentatrice de l'évènement.

Surtout, on est en droit de s'interroger sur un tel retournement de situation, alors que Twitter n'a jamais été profitable de son histoire, et que la situation semble clairement s'être empirée depuis que Elon Musk l'a rachetée. Enfin, il est peut-être bon de rappeler que les affirmations fausses, ou au moins beaucoup trop optimistes sont la marque de fabrique du milliardaire, qui a d'ailleurs été condamné à plusieurs reprises sur le sujet.

X.com profitable dès début 2024 ?

La présentation de Linda Yaccarino n'a pas commencé dans les meilleures conditions. Un peu avant son passage, c'est Yoel Roth, l'ancien responsable du contenu et des politiques de modération de la plateforme, qui s'est exprimé. Pour rappel, ce dernier a quitté l'entreprise, car il estimait ne plus pouvoir faire son travail, ce qui lui avait valu des critiques publiques d'Elon Musk, et un improbable cyberharcèlement qui l'avait forcé à se cacher. S'adressant directement à Linda Yaccarino, il l'avait d'ailleurs mise en garde sur le fait que cela pouvait lui arriver, avant d'égratigner son patron.

C'est dans cette ambiance tendue que la P.-D.G. de X.com a tenu à rassurer le public sur les formidables perspectives du réseau social qu'elle dirige, au point d'expliquer que « maintenant que je suis immergée dans cette industrie, et que nous avons une bonne vision sur ce que l'on peut prédire, il semble que nous serons profitables à partir de début 2024 ». Pour appuyer ses propos, elle a notamment expliqué que, sur les 100 plus gros annonceurs qui étaient partis depuis le rachat, 90 étaient déjà revenus. Et l'on ne peut pas non plus lui enlever que, avec seulement 1 500 employés restants sur les 8 000 de l'entreprise avant l'arrivée de Elon Musk, les coûts de fonctionnement ont forcément été réduits.

Elle a aussi affirmé que l'usage de la plateforme était actuellement le plus important jamais enregistré. Manque de chance, la présentatrice avait justement avec elle des chiffres sur le sujet, qui ne semblaient clairement pas aller dans ce sens. Ainsi, depuis son changement de nom, les téléchargements de l'application se sont effondrés de 30 %. Ces prévisions semblent donc osciller entre le vœu pieu et la méthode Coué.

Mario Breda / Shutterstock.com / Clubic.com
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X.com n'a jamais été profitable

Il est certain que X.com aurait bien besoin de se retrouver, même brièvement, dans le vert. Car l'entreprise n'a jamais été profitable pendant plus de 13 années d'existence, et la situation semble clairement s'être dégradée depuis qu'Elon Musk en a pris le contrôle. Il ne s'en est lui-même pas caché, expliquant à plusieurs reprises dans des mails internes que l'entreprise était au bord de la faillite. Et le retour de nombreux comptes bannis avant son rachat, comme la personnalité d'Elon Musk elle-même, a éloigné de nombreux annonceurs, même si certains semblent être revenus. Quant au plan pour les remplacer, X premium, il est loin d'être à la hauteur des attentes du milliardaire.

Cette prédiction semble en revanche coller parfaitement à la méthode du milliardaire, qui n'est jamais timide au moment de faire des annonces au pire complètement fantaisistes, au mieux largement trop optimiste. Il a d'ailleurs été condamné pour cela, ce type d'annonce permettant notamment de faire grimper le cours de l'action Tesla, ou la valeur du Dogecoin.

Enfin, faire n'importe quelle prédiction sur un trimestre ou plus, alors que Elon Musk peut à tout moment décider d'interdire la ponctuation aux comptes non premium, de trier les tweets dans l'ordre alphabétique, ou de faire payer l'usage de la lettre J, semble finalement assez optimiste de la part de la P.-D.G.

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Source : TechCrunch